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La petite Arménie se souvient

Photo: Amine Esseghir / TC Media

L’année 2015 est commémorée dans le monde et marque le centenaire du génocide des Arméniens. L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville a voté une motion le 9 mars, pour souligner l’année du centième anniversaire du génocide et «pour rappeler à la population, l’importance du devoir de mémoire». À Cartierville, l’école arménienne Sourp Hagop fait partie des repères dans le quartier. Elle est très visible, en passant sur l’autoroute 15. C’est sur le mur de cet établissement que sera installée une imposante bannière pour rappeler la date commémorative.

Mobilisation
«Je me souviens et j’exige, c’est le slogan choisi pour rappeler le génocide cette année», souligne Mheir Karakachian. Cet enseignant d’histoire et de civilisation arménienne est également membre du comité canadien du centenaire du génocide des Arméniens. «Nous avons appelé tous ceux qui sont actifs dans la communauté pour qu’ils contribuent à cette commémoration», fait-il remarquer.

Dans le quartier, les Arméniens possèdent plusieurs églises, un centre communautaire et une école qui offre des cours du CPE au secondaire. Outre les personnes engagées à Cartierville et dans d’autres quartiers de Montréal, la communauté est très présente en Ontario. Mais, on trouve aussi des Arméniens à Vancouver.

Histoire d’un exode
Le Canada et le Québec ont reçu des vagues successives de réfugiés. Toutefois, cela s’est fait bien après les événements. En dehors des 100 orphelins arméniens accueillis par le Canada au début du 20e siècle, les composants de la communauté arménienne d’aujourd’hui sont venus d’Égypte en premier lieu, dans les années 1950, puis de Grèce, ensuite du Liban.

«Depuis leur exode forcé en 1915, les Arméniens ont toujours fui des situations difficiles que vivaient les pays d’accueil. Aujourd’hui, nous recevons des Arméniens de Syrie et d’Irak à cause de ce qui se passe dans ces pays», explique M. Karakachian.

Une présence affirmée
«J’ai quitté le Liban avec ma famille au moment de la guerre civile», raconte Harout Chitilian.@R: Ce membre de la communauté arménienne est l’actuel conseiller de la circonscription de Bordeaux-Cartierville, mais, également vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal. C’est lui qui a proposé la motion votée par les élus de l’arrondissement. «Ce serait ne pas voir l’éléphant dans la pièce, si on occultait le génocide des Arméniens à Ahuntsic-Cartierville», observe-t-il.

Il est le second élu d’origine arménienne à siéger à l’arrondissement. Avant lui, Noushig Eloyan avait été élue mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, de 2001 à 2005. Cette présence arménienne dans l’arrondissement est encore plus significative quand on sait que le monument montréalais de reconnaissance et de commémoration du génocide des Arméniens a été installé à l’intersection des boulevards Henri-Bourassa et de l’Acadie. Depuis 1997, le 24 avril est reconnu par Montréal comme la «Journée commémorative du génocide arménien».

Les dix particularités d’ici à connaître sur le génocide des Arméniens.

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