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La guerre aux nids-de-poule est déclarée

Photo: Patrick Deschamps / Métro Média

En trois semaines, l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville a consommé 35 tonnes d’asphalte et les 22 cols bleus assignés à cette activité ont consacré 2000 heures de travail pour colmater 1500 nids-de-poule. «C’est la saison des nids-de-poule, ironise Louis Lapointe, directeur des travaux publics à l’arrondissement. Au printemps, il y’a une recrudescence des trous sur la chaussée.»

Les appels au 311 concernant son département sont en grande majorité liés au colmatage des nids-de-poule. «On répond aux requêtes. Elles sont prioritaires quand il s’agit d’urgences, mais nous avons aussi nos propres circuits et notre propre programme.» En fait, les cols bleus – il n’y a pas de contrat donné en sous-traitance pour le réseau local – sillonnent les 350 km de rues sous la responsabilité de l’arrondissement, tout en essayant de joindre deux objectifs: respecter leur propre programme et répondre aux demandes des citoyens.

«Ce n’est pas toujours évident de toucher les deux cibles, confie M. Lapointe. Parfois, il faut aussi revenir aux trous déjà comblés qui sont à refaire.»

Sept jours sur sept
Les employés de l’arrondissement sont répartis en équipes pour couvrir tous les jours de la semaine et même la nuit. «Quand on utilise de l’asphalte froid de nuit, nous savons qu’il faut revenir trois semaines ou un mois plus tard dessus, parce qu’elle résiste moins.» L’autre contrainte qui risque de mettre en péril les travaux demeure la météo.

«Nous avons une période d’intervention très courte, prévient-il. Quand il pleut, nous ne pouvons pas intervenir. Cela peut occasionner des retards et nous obliger à revoir notre programmation.»

Pas de solution miracle
Le sujet de fierté de M. Lapointe demeure le microplanage. Il a connu cette technique il y a quelques années, et il a convaincu les élus de la mettre ne pratique. «Nous faisons cela depuis trois ans et nous avons de très bons résultats, observe-t-il. Quand on refait un morceau de rue avec cela, nous sommes tranquilles pour quelques années.»

Le microplanage consiste à refaire un morceau de rue en entier. Cela peut varier de 1 m2 à 10 m2. «Avec cette technique, on refait entre 4000 et 6000 m2; sur l’ensemble du territoire de l’arrondissement durant l’année, ce qui nous fait en moyenne 1500 m2; par district.» Cette satisfaction n’est pourtant pas la solution miracle aux problèmes récurrents de nids-de-poule.

«La chaussée est dans un tel état de dégradation parfois qu’il serait difficile de faire du microplanage, par ailleurs, cette activité ne peut se faire que durant l’été», regrette-t-il.

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Des citoyens mécontents

Sur 12 988 demandes formulées au 311 liées à la division de la voirie de la direction des travaux publics en 2014, 1139 requêtes concernent les nids-de-poule. Un nombre important d’appels qui reflète l’agacement de la population alors qu’on ne peut pas dire que l’activité nids-de-poule est négligée. «Il y a un problème de perception, note M. Lapointe. Il faut répondre dans des délais raisonnables pour que les gens sentent qu’on s’occupe du problème.» Une réflexion est engagée à l’arrondissement pour déterminer ce qu’est un temps de réponse satisfaisant.

Refaire ou reboucher

Refaire la chaussée ou boucher des trous? Telle est la question que se pose le responsable des travaux publics. Il faut savoir que si la chaussée est si mal en point, cela est dû à la manière de faire les chaussées dans les années passées. Les rues étaient construites sur des fondations de béton couvert d’une petite couche d’asphalte. Avec le temps le béton se désagrège et l’asphalte se fissure. «Aujourd’hui, on fait des chaussées dites flexibles avec des couches d’asphalte sur des couches de pierres», explique M. Lapointe. Cette manière de faire est plus efficace notamment dans un pays où les écarts de températures sont très importants. Mais, refaire des rues en entier coûte cher et nécessite une organisation complexe.

Artériel contre local

Du mois de décembre 2014 à la fin du mois de février 2015, on a colmaté 6269 nids-de-poule à Ahuntsic-Cartierville, soit une moyenne de 94 trous par kilomètre sur le réseau artériel. Ces routes situées sur le territoire de l’arrondissement sont sous la responsabilité de la Ville-centre. Pour la même période en 2014, on a colmaté 8915 trous dans l’arrondissement.

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