Soutenez

Nourrir l’esprit de solidarité

Photo: Sylvain Gagnon / TC Media

Opération radis, n’est pas le titre du dernier James Bond, c’est le nom donné à un projet de collecte de denrées alimentaires à Ahuntsic, destinées aux personnes dans le besoin. Il vise à créer un partenariat entre commerçants et organismes communautaires pour éviter le gaspillage de nourriture.

«On a voulu mettre en contact des commerçants du quartier avec les organismes qui distribuent de la nourriture aux plus démunis», explique Peggy Henri, chargée de projet. Elle a contacté une vingtaine de boutiques et a pu convaincre quatre propriétaires. Elle mène le projet dans le cadre du Chantier sécurité alimentaire de la table de quartier Solidarité Ahuntsic. En moins de deux mois, près de 500 kg de produits alimentaires divers ont été ainsi collectés.

George, marchand connu dans le quartier depuis 1973, tient depuis quelques années Fruits et légumes en paniers, un petit magasin en sous-sol sur la rue Chabanel. Il a répondu positivement à Mme Henri. «Je prépare les paniers et j’appelle des gens de l’organisme pour qu’ils viennent récupérer les produits», explique-t-il.

«On veut prévenir le gaspillage alimentaire et empêcher que l’on jette la nourriture», souligne Mme Henri. Opération radis permet de récupérer les produits alimentaires en fin de vie commerciale. Si George a bien compris le principe, il ne pouvait toutefois pas répondre exactement à ce qui était demandé. «Je n’ai pas de produits qui restent en fin de journée et je ne peux pas donner des choses qui doivent aller à la poubelle, alors j’achète lors des livraisons une quantité de fruits et légumes en plus que je donne», raconte-t-il.

Proximité
C’est le Service de nutrition et action communautaire (SNAC) qui récupère les fruits et légumes de George. «Il faut savoir que Moisson Montréal peut récupérer de grandes quantités de nourriture, mais a du mal à faire le tour des petits commerçants, fait remarquer Chantal Comtois, directrice du SNAC. Pour nous, c’est plus facile d’autant que ce n’est pas très loin pour nous.»

Divers commerçants ont également suivi l’exemple de George. Marché tradition, sur la rue Lajeunesse participe lui aussi à cette opération. D’autres commerçants ne veulent pas rendre publique leur contribution. D’autres, comme la Bête à pain ou Mamie Clafoutis, ont pris l’initiative sans que Mme Henri les contacte.

Besoins permanents
Le SNAC assure de la distribution de produits alimentaires pour 450 à 500 foyers par mois. «Ce sont des gens qui, dans la majorité, sont sur l’aide sociale», confie Mme Comtois. Les personnes qui s’adressent au SNAC sont inscrites régulièrement et l’organisme fait le point en permanence sur leur situation. L’œuvre des Samaritains, et la société Saint-Vincent de Paul reçoivent également des produits grâce à ce partenariat.

Il est vrai que les banques alimentaires et les organismes qui font de l’épicerie de dépannage peinent à nourrir les familles qui s’adressent à eux, mais il y a aussi la dimension environnementale, fait remarquer Mme Henri. Les aliments en décomposition dans un dépotoir libèrent un puissant gaz à effet de serre, le méthane.» L’objectif maintenant est de pérenniser le projet et attirer d’autres commerçants pour aider les organismes à nourrir les ventres vides du quartier.

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.