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Une consultation urgente pour sauver le patrimoine historique

Photo: Archives / TC Media

Cité historia, appuyé par des organismes locaux et des citoyens, interpelle les élus de l’arrondissement pour la tenue urgente d’une consultation publique pour assurer la protection du patrimoine historique d’Ahuntsic-Cartierville avant qu’il ne soit trop tard, notamment pour l’ancien externat Sainte-Sophie ou la croix de chemin sur Crémazie.

Dans une lettre ouverte, envoyée à TC Media, les signataires évoquent les cas de l’externat Sainte-Sophie et la croix de chemin située à l’intersection du boulevard Crémazie et de la rue Saint-Hubert. Pour le premier ne subsistent que les murs et il est envahi par les herbes folles et les graffitis. Pour le second, érigé au début du 20e siècle, il a failli être démoli dans les années 1970.

La lettre cite aussi la Maison Berri – complètement détruite par un incendie en 2013, alors que des démarches étaient entreprises pour la restaurer – et la Résidence Roger-Marien, ancien site d’hébergement de religieux qui sera démoli pour en faire une résidence pour personnes âgées. On souligne aussi le dernier cas qui a fait les manchettes, celui de la Maison du peintre. Ce témoin de l’architecture du 19e siècle a failli disparaître au profit d’une résidence moderne.

«Ces bâtiments ont tous fait l’objet d’un énoncé d’intérêt patrimonial. Force est de constater que cet exercice ne garantit en aucun cas leur protection», est-il écrit.

Agir au lieu de réagir
«Ces exemples sont utilisés pour engager une réflexion plus large sur la protection du patrimoine», souligne Vincent Garneau, coordonnateur du développement historique de Cité historia. Les signataires souhaitent que la prévention soit la norme pour protéger le patrimoine. Dans leur missive, ils indiquent que l’opinion publique est sollicitée uniquement quand la loi l’exige.

«La communauté est condamnée à jouer le jeu de l’opposition, afin de s’assurer que la nouvelle construction ne viendra pas, une fois de plus, défigurer l’harmonie et la cohérence du secteur du Sault-au-Récollet», lit-on.

Des outils de préservation
«On a compris que les élus ne possèdent pas de levier pour protéger le patrimoine en prévention», observe M. Garneau. De nombreux citoyens se sont effectivement exprimés contre l’avis de démolition de la Maison du peintre. Une mobilisation importante a permis d’éviter la disparition de cette bâtisse, alors qu’une autre maison du début du 20e siècle avait été démolie dans les années 1980, pour laisser place à une résidence moderne.

«Sur le fond, je considère que c’est une préoccupation tout à fait légitime, a affirmé Lorraine Pagé, conseillère du Sault-au-Récollet. J’ai moi-même réfléchi à la mise en place d’un comité localement pour se pencher sur la question.» Elle relève au passage qu’une consultation publique sera organisée par la ville de Montréal à ce sujet.

Selon M. Garneau, la consultation demandée appuierait l’arrondissement pour prendre des outils règlementaires afin de mieux protéger les bâtisses à valeur historique. «On pourrait devenir un modèle en matière de protection du patrimoine ancien à Montréal», souhaite-t-il.

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