La lutte contre le cynisme au dernier débat des candidats à Ahuntsic-Cartierville

Le vote des jeunes a occupé une importante partie du débat électoral organisé au collège André-Grasset, mercredi, pour la circonscription d’Ahuntsic-Cartierville.

Dans une cafétéria pleine à craquer, les candidats aux élections fédérales – à l’exception du représentant conservateur – ont dû s’exprimer sur la façon d’encourager les jeunes à s’engager en politique.

«Si les jeunes avaient voté, les conservateurs n’auraient pas été élus, on aurait eu un gouvernement progressiste», a relevé Mélanie Joly, candidate du Parti libéral du Canada.

La faiblesse de la participation des jeunes aux élections a été relevée par les quatre candidats.

Nicolas Bourdon, candidat du Bloc québécois s’est félicité de voir le nombre important d’étudiants présents à ce débat. Maria Mourani, qui se présente pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) a applaudi les étudiants présents.

Tous les candidats ont signalé les ravages du cynisme, une des raisons, selon eux, du manque d’intérêt des jeunes pour la politique.

Un cynisme illustré par le changement de parti politique en cours de mandat selon M. Bourdon. Il a rappelé que Mme Mourani a quitté le Bloc, alors qu’elle a été élue en tant qu’indépendantiste.

«Lorsqu’un candidat quitte son parti, on doit tenir une élection partielle et obliger l’élu à redemander un mandat», a martelé M. Bourdon.

Changements utiles
Mme Mourani a souligné qu’avant de rejoindre le NPD, elle a siégé en tant qu’indépendante et a mené une longue réflexion avant de rejoindre le parti de Thomas Mulcair.

«Quand les idées de votre parti ne vous conviennent plus, il faut partir, il ne faut pas se laisser intimider», a-t-elle clamé.

Interpellé sur son absence au parlement notamment par Mme Joly, Mme Mourani a fait observer à Mme Joly l’utilité du changement.

«Vous devriez être contente, Mme Joly, quand on parle de ce sujet», faisant constater que la représentante libérale s’est présentée contre le maire actuel de Montréal, Denis Coderre. «Vous aviez dit : jamais je ne me présenterais au fédéral, et voilà où vous en êtes.»

Légaliser le pot
Autre question intéressante pour les jeunes selon le modérateur, la légalisation de la marijuana. Si tous les partis s’entendent pour dire que les consommateurs ne doivent pas faire face à la justice pour possession simple, ils divergent sur le sens à donner à la légalisation.

Pour Mme Mourani, les drogues ne peuvent échapper à l’emprise des groupes criminels.

«La marijuana est plus forte aujourd’hui que lorsque j’avais 20 ans», a souligné Gilles Mercier, candidat du Parti Vert. Pour lui, il y a plus d’opportunités d’éducation en légalisant le «pot».

L’immigration et les réfugiés, l’économie, la question autochtone et l’environnement ont été les autres sujets abordés.