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Les fouilles à Bordeaux ont doublé

Le nombre des fouilles à Bordeaux est passé de 208 à 408 en un an seulement Photo: Photo TC Media/Archives

Le nombre de fouilles réalisées dans la prison de Bordeaux est passé de 208 à 408 entre 2011 et 2014. Le ministère de la Sécurité publique explique cette hausse par la mise en place de nouvelles mesures de sécurité. Des associations de réinsertion de détenus parlent plutôt de fouilles devenues abusives.

La hausse générale des fouilles touchent toutes les prisons, et non seulement Bordeaux. Louise Quintin, directrice des communications du ministère détaille: «Il y a des fouilles aléatoires ou ciblées, nous sécurisons certains périmètres comme les cuisines ou les cours, et nous avons mis en place une cellule de renseignements sécuritaires. Les informations concernant les visiteurs des détenus, leur mode de vie ou les gens qui sont en relation avec eux sont rassemblées.»

Pour expliquer la hausse générale du nombre de fouilles, Mme Quintin évoque la mise en place de nouvelles mesures et le lancement de projets pilotes ». Elle ne peut donner plus de détails «pour des questions de sécurité».

Durant ces opérations, toutes les découvertes – parfois étonnantes -, sont compilés dans un rapport annuel du ministère de la Sécurité publique. Parmi elles, des huiles de massage, du lait en poudre pour bébé ou de la colle.

Fouilles abusives
Peu importe les raisons qui justifient l’augmentation de 100% de ces fouilles, pour Éric Belisle, coordinateur de l’organisme Alter Justice qui soutient les détenus, ce sont plus les manières employées qui l’inquiètent. «Certains détenus disent que c’est devenu un peu abusif. Ils remarquent notamment la disparition de certains objets personnels comme des bijoux, des magazines ou des vêtements, mais ils n’ont aucun moyen de le prouver.»

Michel Tzanacos, ancien détenu de la prison de Bordeaux entre 2012 et 2013 confirme: «Les fouilles sont toujours un peu humiliantes. Les gardiens rient et font des blagues sarcastiques et parfois dégradantes. Certains articles de loisirs comme des crayons de couleur se perdent.»

Les détenus qui tentent de faire passer des objets risquent gros. «Comme chaque jour de bon comportement leur donne une réduction de peine d’une journée, les autorités peuvent jouer là-dessus», termine M. Belisle. Un avertissement, l’isolement voire le confinement, font aussi partie des sanctions encourues.

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