Une équipe de handball menacée de disparition

En moins de quatre ans, le Club de handball d’Ahuntsic-Cartierville (CHAC) est devenu incontournable pour la pratique de ce sport au Québec. Victime de son succès, il fait face aujourd’hui à un déficit financier qui menace sa survie.

Depuis quatre ans, avec l’aide de quelques passionnés et de parents de membres, le président du CHAC, Éric Alsen porte à bout de bras cette association. Dans les catégories des plus jeunes, le club a remporté depuis sa création six titres provinciaux et un titre canadien. Neuf joueurs issus de ses rangs sont sélectionnés sur les Équipes Québec.

«Le handball n’est plus un sport populaire au Québec, pour trouver des amateurs il faut commencer à leur inculquer le plaisir de jouer au ballon, dès leur jeune âge», relève M.Alsen.

Pour favoriser l’intérêt des enfants, M. Alsen a trouvé une formule originale, un programme scolaire gratuit d’initiation au handball.

Grâce à un partenariat avec sept écoles d’Ahuntsic-Cartierville et la Caisse Desjardins, il a pu organiser des tournois tout au long de l’année pour motiver les jeunes sportifs. En quatre ans, il assure que sa façon de faire a donné ses fruits.

Pour la saison 2015-2016, le CHAC a enregistré 338 inscrits parmi les élèves de la quatrième à la cinquième année du primaire. «Aujourd’hui, sur les 145 jeunes de 12 à 18 ans membres du CHAC, 101 se sont initiés à ce sport dans les écoles primaires du quartier», dit-il.

Gymnase dispendieux
Toutefois, pour les compétitions scolaires, le CHAC a besoin de gymnases aux normes. Le seul disponible les fins de semaine est celui de l’école Pius X, qui dépend de la commission scolaire English Montreal.

«Le déficit que nous enregistrons est dû à la location de ce gymnase», note M. Alsen. La facture est de 87$ de l’heure et les tournois nécessitent une disponibilité de dix heures. Le manque à gagner estimé pour la saison prochaine est de 2800$. «C’est peut-être une petite somme, mais dans la situation actuelle, on risque de frapper un mur à brève échéance», redoute-t-il.

Le CHAC se finance avec les cotisations de ses membres jeunes et adultes pour près de 50% de son budget de 62 000$. Le reste est trouvé grâce à des subventions. Il espère voir réduire le prix ou que des ententes permettent d’offrir gratuitement ce gymnase.

«Une rencontre entre des responsables de la direction des loisirs et des sports de l’arrondissement et des représentants du CHAC a effectivement eu lieu récemment. Leur demande a été entendue et elle est à l’étude», affirme Michèle Blais, chargée de communication.

Par ailleurs, une demande de subvention complète a été transmise aux élus. On indique qu’elle sera examinée dans les prochains jours.