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Référendum sur une mosquée: une question de vivre ensemble?

La confrontation entre voisins au sujet de la mosquée de la rue Legendre à Ahuntsic a débuté par une consultation publique. Photo: TC Media/Archives. Photo: TC Media/Archives.

Le référendum sur la mosquée de la rue Legendre, à Ahuntsic qui aura lieu le 5 juin, doit résoudre un problème d’urbanisme. Pour un spécialiste et un activiste laïc, il pose des questions liées au vivre ensemble.

Pour Haroun Bouazzi, coprésident de l’Association des musulmans et Arabes pour la laïcité (AMAL), ceux qui rejettent la mosquée ne le font pas pour des considérations de stationnement. «Il y a ceux qui le font par frayeur et d’autres qui agissent par rejet de la communauté musulmane», affirme-t-il.

Pour Frédéric Dejean, docteur en urbanisme et spécialiste des groupes religieux dans les espaces urbains, dans le cas de cette mosquée, on ne vote plus pour des problèmes de respect de l’environnement.

«Il est très rare que dans un processus décisionnel en matière d’urbanisme en en arrive à un référendum. Dans cette situation c’est une confrontation. C’est un groupe de gens qui vote contre un autre groupe de personne», dit-il.

La petite mosquée de la rue Legendre a été ouverte il y a un peu plus de deux ans dans un ancien restaurant situé dans une zone résidentielle et commerciale. Pour se mettre en conformité avec la loi, les animateurs du lieu de culte musulman ont demandé une autorisation d’usage. Depuis ils font face à la vive opposition du voisinage.

Le processus a abouti à la tenue d’un référendum auquel sont convoqués les résidents des rues contigües à cette salle de prière.

Droits des minorités
Pour M. Dejean, les droits des minorités religieuses doivent passer une vision plus large que celle d’une décision administrative. «C’est à l’échelle de toute la ville de Montréal que l’on doit traiter le problème», dit-il.

Pour lui, l’autorisation d’un lieu de culte démontre si la société est prête à accepter l’autre, celui qui est différent.

«On a vu des situations où les groupes religieux ont été autorisés à ouvrir un lieu de culte dans une zone industrielle, rappelle-t-il. Le message qu’on envoie dans ce cas c’est qu’ils doivent se cacher et s’isoler.»

M. Bouazzi, déplore l’absence des représentants des citoyens dans ce débat. «En dehors des élus de l’arrondissement, on n’a pas vu l’appui moral que le maire de Montréal ou que le premier ministre du Québec devrait apporter à cette communauté minoritaire confrontée à l’exclusion», soutient-il.

Le résultat du référendum sera connu dimanche en soirée.

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