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Débuts encourageants pour le service d’injection supervisée d’Hochelaga

Photo: La Presse canadienne

Le service d’injection supervisée (SIS) proposé par Dopamine sur la rue Ontario est ouvert depuis bientôt quatre mois. Ce site a déjà sauvé des vies selon le responsable de l’organisme.

«Nous sommes contents d’avoir cet outil, surtout dans ce contexte de surdoses et avec des productions de rue qui sont très changeantes», se félicite Martin Pagé, directeur général de Dopamine.

Depuis l’ouverture du SIS d’Hochelaga le 19 juin dernier, l’organisme assure une présence quotidienne avec une infirmière et un intervenant de 20h à 1h du matin pour sécuriser cette pratique à risque. Si Dopamine ne livre pas de statistiques sur la fréquentation pour l’instant, M. Pagé assure que les usagers de l’organisme «y adhèrent bien» et qu’ils sont de plus en plus nombreux à l’utiliser.

«L’idée c’est d’être avec la personne, de l’aider et de l’accompagner avant, ensuite ils font leurs choses, mais on les invite aussi à rester après pour s’assurer que tout va bien», détaille le directeur général.

Les consommateurs se présentent avec leurs produits achetés dans la rue, s’inscrivent à l’accueil, puis patientent jusqu’à ce qu’une place se libère dans l’un des trois cubicules installés pour s’injecter la drogue. L’intérêt du SIS est d’assurer une présence médicale en cas de surdose, ce qui est primordial dans le contexte de crise du fentanyl que vit le quartier en ce moment.

«Les surdoses arrivent de manière assez régulière ces deux derniers mois, mais nous sommes équipés pour y faire face. On peut supposer qu’il s’agit d’opiacés de synthèse très puissants, donc peut-être qu’il y a du fentanyl», indique Martin Pagé.

Sécurité
En bientôt quatre mois, Dopamine assure que le centre n’a connu aucun débordement. Si l’ouverture du SIS avait pu provoquer de la crainte chez certains résidents, l’organisme se veut rassurant.

«Nous sommes installés là depuis 17 ans et nous existons depuis 23 ans. Ce site s’inscrit dans notre offre de service globale et on ne vient pas bousculer la communauté. Il n’y a pas eu de débordement ni de grosse inquiétude pour l’instant», assure Martin Pagé.

Interrogé sur l’impact que peuvent avoir les SIS sur ce que l’on surnomme les «piqueries», le directeur général de Dopamine précise qu’il ne s’agit pas d’une solution miracle, car de nombreux consommateurs hésitent encore à se rendre dans un lieu contrôlé pour utiliser ces produits illégaux.

«Le rituel de consommation est différent chez tout le monde. […] Notre préoccupation est d’offrir un service, on doit se dire humblement que certains ne viendront pas, mais pour ceux qui viennent c’est une amélioration et ça peut sauver des vies», conclut M. Pagé.

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