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L’incertitude plane toujours sur l’avenir du PEC

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Fin 2016, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’était engagé à soutenir les centres d’éducation populaire pour les trois prochaines années. Près d’un an plus tard, le Pavillon d’Éducation communautaire d’Hochelaga (PEC) est pourtant sans bail et plonge de nouveau dans l’inquiétude.

En janvier 2017, Louise Montgrain se disait enfin «soulagée» à la suite de discussions avec des représentants du ministre Sébastien Proulx. La directrice générale du PEC avait été rassurée sur des sommes annoncées quelques semaines auparavant.

Pour compenser la perte des baux symboliques à 1$ et de subventions annuelles de 50 000 $ qui liaient la Commission scolaire de Montréal (CSDM) aux six centres d’éducation populaire (CEP) de Montréal, dont le PEC, le ministère promettait l’inscription des CEP au programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE). Il s’engageait aussi à verser une aide de 750 000 $ pour les frais de fonctionnement 2017 et 2018 et réservait une somme de 12 M$ au Plan québécois des infrastructures pour lancer la réfection des six bâtiments de la CSDM, dont 4 M$ pour celui du PEC sur le boulevard Pie-IX.

Seulement, la plupart de ces annonces étaient conditionnées à la signature de baux longue durée entre le regroupement des CEP, InterCEP, et la CSDM. Or, depuis mai, le PEC occupe ses locaux sans bail.

«On est en négociations permanentes. C’est fatigant, ça empêche de dormir la nuit. Je suis prête à signer de mon côté, juste pour cinq ans, comme ça on pourra se reposer un peu et on cherchera d’autres solutions plus tard», se désole Louise Montgrain.

La directrice générale du PEC accumule les factures impayées depuis le mois de mai en attendant que cette situation se débloque. De son côté, même si elle a mis fin à ses aides pour cause de difficultés financières, la CSDM se dit déterminée à trouver une solution pour poursuivre sa collaboration avec le PEC.

«On n’a pas d’argent, mais nous sommes conscients que le PEC a une mission essentielle dans le quartier. Tout le monde est de bonne foi et on veut que cela se règle, mais on ne peut pas mettre ailleurs de l’argent dont on a besoin pour nos écoles», fait valoir Diane Beaudet, commissaire scolaire d’Hochelaga-Maisonneuve.

La CSDM s’est engagée à proposer une solution avant la fin de l’année 2017. Selon nos informations, un bail de quinze ans, avec peut-être une gratuité pour les cinq premières années, pourrait être signé avec le PEC.

Entre deux programmes
L’autre problématique à laquelle est confrontée le PEC est de trouver un accompagnement financier durable pour la prise en charge de ses frais d’opération. Avec la refonte des programmes d’aide accordés par le gouvernement, le centre du boulevard Pie-IX pourrait ne plus être éligible au nouveau soutien accordé aux organismes de sports et loisirs et n’est pas encore accrédité pour les aides données aux centres d’éducation.

«On peut tomber entre deux chaises. Ce qui réglerait tous nos problèmes, ce serait que l’éducation populaire soit enfin reconnue comme une partie intégrante du système éducatif québécois pour qu’on puisse demander des subventions», plaide Mme Montgrain.

Le PEC bénéficie du soutien de la députée provinciale Carole Poirier dans ce dossier. L’élue péquiste tente de convaincre le gouvernement d’accorder plus de reconnaissance aux CEP.

«Le gouvernement veut revoir ses programmes d’éducation populaire et ne reconnaît pas ses organismes en éducation populaire. Le ministre a l’air de vouloir aider, mais il a un discours différent de ses fonctionnaires. Il faut un budget, car il y a une infrastructure à préserver et une offre de service à maintenir», soutient Mme Poirier.

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