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198 places en garderies en suspens dans MHM

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Près de 200 nouvelles places en garderie devaient accueillir des enfants dès 2015, dans l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve. Ceux-ci devront se trouver un nouvel endroit, car les places prévues ont été repoussées à 2019-2020.

Devant les problèmes de finances publiques, le gouvernement provincial a décidé de reporter de cinq ans les projets des centres de la petite enfance (CPE) Le jardin charmant (80 places), Gros bec (80), Entre-mamans (24) et un quatrième CPE, celui-ci de 14 places, devait ouvrir ses portes à l’angle des rues Moreau et Sherbrooke.

«C’est quatre projets bloqués qui sont reportés aux calendes grecques. On ignore même si ces places seront maintenues. Au nom de l’austérité, le gouvernement menace tout», affirme la députée de Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier.

Ce délai met en danger de nombreuses opportunités. Le CPE Gros Bec devait ouvrir une seconde installation au sein de l’îlot Saint-Clément. Cette attente pourrait stopper le projet intergénérationnel.

«C’est un projet de 40 M$ que nous travaillons depuis des années. La garderie venait rentabiliser l’ensemble de l’œuvre, qui comprenait des résidences pour aînés, des commerces de proximité et un CPE», indique Mme Poirier.

«Nous nous demandons si notre projet va voir le jour. Ça va peut-être même freiner l’élaboration de l’îlot Saint-Clément. Le travail doit commencer dès maintenant, mais c’est impossible. Jusqu’à quand allons-nous attendre» demande Brigitte Meriel-Bussy, directrice générale du CPE Gros bec.

La députée a rédigé une lettre à la ministre de la Famille afin d’accélérer l’octroi des places à 2017, notamment pour le projet de l’îlot Saint-Clément, afin de ne pas mettre en péril le dossier.

«Il y a une grande inquiétude actuellement. Nous ignorons si nous allons même avoir ces places en 2019, car le gouvernement va réévaluer le dossier. Nous pourrions perdre notre opportunité» laisse savoir Mme Meriel-Bussy.

En plus de réévaluer le dossier, le gouvernement provincial a annoncé qu’il pourrait donner ces places à des garderies privées. Ainsi, ces places non subventionnées le deviendraient.

«Ce n’est pas créer de nouvelles places. Elles sont déjà existantes et occupées. Ça ne répondrait aucunement aux besoins grandissants», soutient Mme Meriel-Bussy.

Un projet abandonné
Pour Le jardin charmant, le délai de cinq ans a fait très mal, car son projet en entier tombe à l’eau. Le CPE avait fait une offre d’achat sur un bâtiment situé dans le quartier Mercier-Est. Déjà 10 000$ avaient été investis dans des études de sol et l’inspection de la bâtisse.

«C’était un édifice intéressant qu’on n’avait pas besoin de décontaminer. Nous devions seulement aménager une salle polyvalente et une cour. Avec les délais, on a perdu notre opportunité. Il faudra tout recommencer. C’est de l’argent et de l’énergie perdus», souligne Lucie Lapointe, directrice générale du CPE Le jardin charmant.

Le CPE devra recommencer ses recherches d’un terrain afin d’ouvrir une deuxième garderie. Un mandat qui sera difficile, car les locaux libres sont rares dans l’arrondissement.

«C’est frustrant. Nous avions fait une étude du secteur et nous savions qu’il y avait un besoin à Mercier-Est. Là, nous repartons à zéro. Nous avons des familles qui nous ont appelés pour savoir si nous allions ouvrir nos portes comme prévu, en décembre 2015. Elles sont découragées quand nous leur expliquons la situation», soutient-elle.

Pour tenter de faire bouger le gouvernement, Mme Lapointe a lancé une pétition demandant que le gouvernement développe 15 000 places subventionnées d’ici le 31 décembre 2018. Celle-ci est accessible sur le site de l’Assemblée nationale.

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