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Café Bobby McGee, une mauvaise blague attise les vandales

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Ce qu’il qualifie de mauvaise blague a valu au propriétaire du café Bobby McGee, Patrick Pilon, de nombreuses récriminations. Après les insultes sur les réseaux sociaux et l’appel au boycottage de son entreprise, voilà que le restaurant a été vandalisé.

La vitrine du commerce a été fracassée à deux reprises, soit les 29 et 30 décembre dernier. Les barrières avant et arrière ont aussi été vandalisées, cette fois-ci par des graffitis représentant le symbole de la femme.

«J’avais remplacé la vitrine, ça m’avait coûté 919$. Elle a été brisée le soir même. Je n’ai pas assez d’argent pour la changer sans arrêt. Alors, je l’ai simplement colmatée pour le moment», indique le propriétaire.

Toutefois, il ne fera pas enlever les deux graffitis. «Ce symbole est très important et je ne le ferai pas retirer, même s’il a été mis là pour tenter de nuire à ma réputation. Je suis un féministe intelligent et non un misogyne», laisse-t-il savoir.

La Genèse de l’histoire
Les déboires de M. Pilon ont débuté le 27 novembre dernier après qu’il ait fait une blague au sujet de la sexualité des religieuses «et qu’il en amènerait bien une dans la cave» du café Bobby McGee. Une cliente ayant entendu les propos s’est opposée à ce qu’elle considère être une propension au viol.

La cliente a écrit un pamphlet sur sa page Facebook dénonçant les agissements «sexistes et profiteurs» du patron du café. Un duel de mots s’en est ensuite suivi entre le propriétaire et des citoyens du secteur, sur les réseaux sociaux.

«Ce n’était qu’une joke. Qui n’a pas déjà dit en voyant une belle fille dans la rue « je ne lui ferais pas mal ». J’ai fait la même chose dans mon restaurant», affirme M. Pilon.

L’Hochelagais avoue que sa blague était de mauvais goût. Il s’est d’ailleurs excusé de cette maladresse. «J’aurais dû faire preuve de plus de discernement. Je m’excuse encore», admet-il.

Une cliente du restaurant a même été à la défense du propriétaire. Elle était présente, lors de la blague et a voulu expliqué l’origine de celle-ci.

«J’étais au Bobby McGee en train d’écrire un texte à propos de la libération sexuelle des femmes et des hommes. Alors que j’écrivais, deux religieuses sont venues s’assoir dans le café. Je suis allé me commander un thé au comptoir.

«C’est Patrick qui m’a servi. J’ai élaboré sur le propos de mon texte et on en a conclu, Patrick et moi, que ça leur ferait du bien d’avoir une bonne baise (consentante et agréable). Patrick a fait une blague sur le fait qu’il pourrait en emmener une dans la cave. On a ri, les clients autour qui ont entendu aussi. Dans le contexte, c’était drôle. Et ce n’était pas une blague de viol. (Je suis moi-même très sensible à ce genre de propos et je l’aurais remarqué)», a noté la cliente.

M. Pilon ne restera pas immobile devant les différentes affirmations perpétrées à son égard. Il compte d’ailleurs envoyer des mises en demeure à de nombreuses personnes pour atteinte à sa réputation.

«Là, il y a des horreurs qui se disent sur moi. Ce n’est pas vrai que je vais laisser passer ça, sans réagir», déclare M. Pilon.

Problèmes d’employés
Quelques employés avaient, une semaine plus tard, diffusé une lettre sur les réseaux sociaux dénonçant les agissements et le retard de paiement du propriétaire.

«Nous avons très souvent reçu nos paies en retard, et ce jusqu’aux derniers jours encore. L’ambiance de travail autour de notre employeur est stressante et instable: propos déplacés, colère explosive, comportements inappropriés et le tout de façon récurrente», peut-on lire dans la lettre.

«J’avoue avoir déjà été en retard, mais j’ai payé tous mes employés. S’il y en a un qui vient me prouver que je lui dois encore de l’argent, je vais lui payer 10 fois ce que je lui dois», annonce M. Pilon.

Depuis cette parution, plusieurs de ces signataires ont quitté le café ou encore ont été mis à la porte. De plus, une seconde lettre, cette fois-ci signée par d’autres employés, est venue défendre M. Pilon.

«Dans les faits, seuls deux employés du temps ont supporté intégralement ce texte, et tous deux ne sont plus à l’emploi depuis, à l’opposé, ceux qui sont restés n’ont jamais vraiment accepté cette réponse», est-il écrit.

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