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Le Collège de Maisonneuve lutte contre l’endoctrinement

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Après le départ d’étudiants du Collège de Maisonneuve pour la Syrie et l’arrestation de deux jeunes accusés notamment d’avoir agi au profit d’une organisation terroriste, le cégep a mis en place un plan d’action afin de s’outiller contre l’endoctrinement des élèves.

Depuis le 14 avril, une nouvelle ressource est venue se joindre à l’équipe psychosociale de l’établissement: une policière de la section des relations avec la communauté et en prévention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«Voyant la situation, le Collège de Maisonneuve a lancé un appel pour du soutien dès que la Ville-centre a ouvert son centre de prévention à la radicalisation menant à la violence, en mars dernier, souligne Brigitte Desjardins, directrice des communications aux affaires corporatives du collège de Maisonneuve. Le SPVM a accepté de nous dégager l’un de ses employés. Celle-ci a été travailleuse sociale pendant de nombreuses années avant de devenir policière. Son expérience nous est d’une grande utilité.»

L’agente a pour mandat de poser un diagnostic sur le milieu ainsi que de soutenir l’équipe du Collège de Maisonneuve.

«Elle ne vient pas faire du profilage ni même du repérage. Elle vient nous outiller afin que nos intervenants apprennent à décoder les situations et puissent y répondre adéquatement», explique Mme Desjardins. La policière sera dans l’enceinte du cégep jusqu’à la fin de la session scolaire.

Un collège secoué
La succession des événements a secoué et bouleversé le cégep de Maisonneuve. «Nous avions beaucoup d’inquiétudes dans nos murs, principalement auprès des employés et professeurs. Certains sont venus pleurer dans mon bureau en se demandant pourquoi ils n’avaient rien vu. Nous devions faire quelque chose», raconte Mme Desjardins.

Les employés du collège ont été davantage affectés par la situation que les étudiants de l’établissement. «La majorité des étudiants ne se sentent pas concernés par ce que nous vivons. Plusieurs n’étaient même pas au courant de la situation avant que nous leur en parlions. Quand je circule dans les couloirs, rien n’a changé. Il n’y a pas eu l’isolement de certains groupes. La vraie vie continue pour eux», assure Mme Desjardins.

Prévention et formation
Quand les premiers étudiants ont quitté la province pour s’envoler vers la Syrie, en février dernier, le cégep a entamé un processus de prévention et de sensibilisation auprès de ses employés et de son personnel enseignant.

«Nous avons fait appel à des experts qui sont venus nous parler du phénomène de radicalisation, qui ne se limite aucunement à l’islam. Nous sommes également en train de former nos intervenants, nos travailleurs sociaux, nos agents sociocommunautaires, nos animateurs à la vie étudiante ainsi que nos agents de sécurité afin de les aider à être attentifs et à réagir à ces situations que nous n’avions jamais côtoyées auparavant», indique Mme Desjardins.

Les séances d’informations et de formation seront aussi offertes aux élèves ainsi qu’à leurs parents. La formule et la date restent à déterminer.

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