Conseil des Arts de Montréal: 60 ans de démocratisation culturelle

Le Conseil des Arts de Montréal fête cette année ses 60 ans. Depuis 1956, l’institution fait en sorte que peu importe l’arrondissement ou la ville de banlieue dans laquelle ils vivent, les Montréalais ont accès à une culture à leur image, riche et diversifiée.

Avec ses programmes de subventions, d’aide au fonctionnement, de tournées, de résidences et ses prix, le Conseil appuie annuellement plus de 400 organismes culturels avec un budget global de 14 M$.

«Depuis le début, on a permis aux gens d’avoir accès à des œuvres d’envergure», raconte sa directrice Nathalie Maillé.

Parallèlement au grand bouillonnement culturel qu’a connu Montréal dans les années 60, le conseil a notamment accompagné les villes de banlieue et les arrondissements dans le développement de leur politique culturelle.

Puis, dans les années 1980, l’émergence d’un premier programme de décentralisation de la culture a permis de faire rayonner les œuvres d’un nombre grandissant de créateurs à toute l’Île de Montréal.

«On avait la Place des arts au centre-ville, dont la place était déjà très importante. Puis, on s’est demandé comment s’assurer d’amener l’offre culturelle présentée au centre-ville aux citoyens des banlieues qui ne se déplaceraient pas», raconte-t-elle.

De nombreux programmes comme ont vu le jour afin de sensibiliser le grand public à la création de la métropole. Par exemple, Le Conseil des arts de Montréal en tournée permet depuis plus de 30 ans aux Montréalais de profiter chaque année de plus de 400 spectacles, expositions, concerts de grande qualité dans leur quartier, gratuitement ou à un coût modique.

Grands défis
À Montréal, la culture relève maintenant des arrondissements et des mairies des villes indépendantes.

«Aujourd’hui, les 19 arrondissements ont des actions et interventions différentes, selon leur communauté», explique Mme Maillé. Ainsi, le Conseil des arts s’attaque à des défis locaux en matière de diffusion des arts et de la culture.

Mais l’enjeu de l’heure pour le Conseil, et ce à l’échelle plus globale, est de rejoindre un public de plus en plus diversifié, formé des 120 communautés culturelles de Montréal.

«On assure aux citoyens de l’ile de Montréal que peu importe leur origine, ils vont se reconnaitre dans l’offre culturelle de leur ville. C’est la priorité», indique Mme Maillé.

Selon la directrice, «les arts et la culture sont un vecteur pour rapprocher les individus et qui est trop peu utilisé».

En moyenne 20% des propositions artistiques soutenues par le Conseil des Arts sont représentatives de cette diversité montréalaise.

Le Conseil des Arts travaille également à intégrer la culture dans le mode de vie des citoyens, et à faire reconnaître que «c’est ce qui nous définit, c’est ce qui fait que Montréal se démarque», termine Mme Maillé.