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Protocole d’intervention exigé

Photo: (Photo: TC Media – Josie Desmarais)

Les histoires d’agressions sexuelles dans les écoles défraient les manchettes depuis quelques semaines. Un regroupement initié par des adolescents de 12 à 16 ans exige qu’un protocole de prévention et de dénonciation soit mis en place dans les écoles primaires et secondaires, comme c’est déjà le cas au collégial et à l’université.

À l’école primaire de L’Île-des-Sœurs, le personnel a reçu une présentation sur l’état de la situation. Le directeur Éric Rivard souligne qu’il y a une politique de tolérance zéro. «On prend au sérieux tout type de violence», affirme-t-il.

La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys a pris les devants depuis un an afin de mieux outiller les jeunes avec un projet-pilote de trois écoles qui offrent des cours d’éducation sexuelle en vue du nouveau programme dispensé dès septembre.

Le Comité contre les violences sexuelles dans les écoles a été créé à la demande de jeunes qui souhaitaient renforcer leur sécurité à l’école. Il regroupe six organismes dont le Y des femmes, la Maison d’Haïti ainsi que le mouvement Sans oui, c’est non!. Sa mission est la prévention et l’accompagnement des victimes, l’école étant le principal milieu de vie des jeunes, d’où l’importance d’y installer une structure claire.

La semaine passée, trois mineurs et un jeune homme de 18 ans ont été arrêtés pour le viol, filmé et partagé sur les réseaux sociaux, d’une adolescente de 13 ans. Le droit à l’éducation fait en sorte que les agresseurs continueront de fréquenter la même école que la victime.

Aucune loi au Québec n’oblige les institutions scolaires primaires et secondaires à offrir un plan et des ressources.

«Il est impératif d’agir tôt, tant au niveau de la prévention et de l’accompagnement des victimes qu’au niveau de la prévention de la récidive chez les agresseurs»
— Lilia Goldfarb, directrice de programmes au Y des femmes de Montréal

Éducation sexuelle

Un document de la Sécurité publique datant de 2013 stipule qu’environ 66% des victimes d’agressions sexuelles ont moins de 18 ans. Aussi, 20% des agresseurs sont mineurs et 86% des victimes connaissent leur assaillant.

Afin de mieux outiller les adolescents, des cours d’éducation sexuelle reviendront au programme scolaire dès septembre.

Certains parents d’élèves ont manifesté leur désaccord à cette réforme le 23 avril, en gardant leur enfant à la maison.

La Fédération des syndicats d’enseignement a aussi émis des bémols quant à la formation nécessaire à donner aux enseignants.

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a confirmé que la formation requise a déjà été donnée à plus de la moitié des commissions scolaires et que les cours auront lieu. La tâche ne sera pas nécessairement accomplie uniquement par les enseignants, mais aussi des infirmières, des sexologues et d’autres professionnels.

Les agressions sexuelles se passent aussi dans les écoles primaires confirme Émilie Martinak, coordonnatrice jeunesse à la Maison d’Haïti. Elle déplore la banalisation, donnant l’exemple d’un enfant qui avait montré son pénis à des fillettes qui étaient allées dénoncer le geste à la direction. «On leur a dit que ce n’était pas grave, que c’était juste un garçon», explique-t-elle.

Mme Martinak soutient aussi que des attouchements sont fréquents au deuxième cycle du primaire et que cela se passe dans tous les milieux. Les jeunes seraient réticents de dénoncer craignant de ne pas être crus selon elle. La notion de consentement serait aussi un concept flou.

 

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