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Grève illégale

Photo: (Photo: Métro Média – Delphine Bergeron)

Les grutiers brillent par leur absence sur le chantier du nouveau pont Champlain depuis le 14 juin. Les travaux ainsi immobilisés mettent en péril la date de livraison du projet prévue le 21 décembre.

Le consortium Signature sur le Saint-Laurent (SSL), responsable de la construction, a déjà entrepris des mesures pour accélérer les travaux, avec des quarts de travail le jour comme la nuit. Le débrayage des grutiers paralyse le chantier de la Pointe-Nord.

Contrairement à ce qu’a annoncé lundi la Commission de la construction du Québec (CCQ), la FTQ-Construction, dont est affiliée l’Union des opérateurs grutiers, local 791G, assure qu’il n’y a aucune grève illégale. Après quatre jours de débrayage, l’ensemble des grutiers du Québec s’est joint à la grève lundi, désertant tous les chantiers en cours.

«Les conventions collectives sont en vigueur jusqu’en 2021», a dit Mélanie Malenfant, responsable aux communications chez la CCQ. Elle a également invité les travailleurs à rapporter toute menace ou intimidation visant à déserter les chantiers. Des inspecteurs sont présents sur le terrain pour enquêter et récolter des preuves.

Un travailleur désirant rester anonyme a confié à Métro Média que la grève pourrait se prolonger au moins jusqu’au 20 juin.

Formation et sécurité

Au cœur du litige, la modification des critères permettant de manœuvrer des camions-flèches, une machinerie lourde composée d’une petite grue à l’arrière d’un camion. Adopté le 14 mai, ce changement de règlement inquiète le syndicat qui craint une hausse des accidents. Un travailleur sans permis spécifique de grue peut désormais opérer cette machinerie avec une simple formation en entreprise. Avant, il fallait au minimum un cours de perfectionnement sur l’utilisation sécuritaire d’une grue.

Infrastructure Canada n’a pas donné suite aux appels d’IDS/Verdun Hebdo, mais a révélé à l’Agence QMI être préoccupé par la situation qui paralyse le chantier. SSL refuse aussi de commenter alors que leur date de livraison du nouveau pont se rapproche. En cas de retard, le consortium s’expose à des pénalités financières de plusieurs milliers de dollars.

Un précédent litige sur les délais avait déjà été réglé à l’amiable en avril avec un supplément de 235 M$ versé par Ottawa dans le budget de construction.

Des démarches judiciaires auprès du Directeur des poursuites criminelles et pénales pourraient être entamées. Les syndicats responsables s’exposeraient alors à des amendes pouvant aller jusqu’à 80 000$ par jour selon la Loi R-20 qui réglemente l’industrie de la construction. Les travailleurs pourraient, quant à eux, recevoir des amendes de 400$ par jour.

Le gouvernement provincial pourrait aussi décider de recourir à une loi spéciale pour forcer les grutiers à reprendre le travail. Plusieurs autres corps de métier de la construction souffrent de cette grève qui paralyse de nombreux chantiers, entraînant des impacts économiques importants durant la saison la plus productive de l’année, tout juste avant les vacances.

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