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Un recours pour le bruit à l'aéroport de Montréal

Photo: Archives | Félix O.J. Fournier/TC Media
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Un groupe de Montréalais exaspérés par le bruit des avions, qui se définissent eux-mêmes comme «les Pollués de Montréal-Trudeau», va intenter un recours collectif contre l’autorité aéroportuaire.

La procédure devrait être déposée d’ici la fin de la journée de vendredi.

Les citoyens qui habitent dans les corridors aériens de Montréal se plaignent du bruit qu’ils évaluent être bien au-delà des limites acceptables, et du fait que le couvre-feu pour les avions n’est pas respecté.

Des dommages seront réclamés, par exemple pour débourser les coûts engendrés afin d’isoler les maisons, ainsi que des dommages punitifs si rien n’est fait pour pallier les problèmes de bruit et de vibrations.

La procédure va aussi demander au tribunal de préciser les lois applicables à cette situation. Selon l’avocat du groupe, Gérard Samet, les règles ne sont pas claires et les autorités se renvoient la balle plutôt que d’agir.

«Le but n’est pas de fermer l’aéroport Montréal-Trudeau, mais de trouver des solutions» pour atténuer le bruit, précise-t-il.

«Il y a des gens qui ont beaucoup perdu. Ils ne peuvent pas revendre (leur propriété) et ils souffrent énormément. Beaucoup de gens sont très malades en raison de cette situation», ajoute-t-il.

Il y a de plus en plus de gros porteurs, rapporte Me Samet, et alors qu’il doit y avoir un couvre-feu — sauf exception, pour les transferts d’organes, par exemple — ces vols ne doivent pas avoir lieu la nuit.

Or, ses clients rapportent deux avions ou plus par nuit, a fait valoir Me Samet en entrevue téléphonique.

«On se retrouve dans une situation de bar ouvert 24 heures sur 24», tranche-t-il.

Car selon le président du groupe de citoyens, Antoine Bécotte, «il y a trop d’avions. C’est sans arrêt. Pour ceux qui sont sous l’entrée des pistes, c’est continuellement, toute la journée».

Le groupe dit avoir essayé d’approcher l’administration aéroportuaire pour trouver des solutions. Il a aussi parlé aux politiciens, tout cela sans succès.

La procédure judiciaire sera donc entreprise contre Aéroports de Montréal, NAV Canada, qui est responsable de la gestion du trafic aérien, et contre Transports Canada.

Ce bruit peut causer de nombreux problèmes de santé, dont des troubles cardiaques, sera-t-il soutenu dans la procédure, qui se fonde sur un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le constat est qu’un bruit de plus de 55 décibels porte atteinte à la santé.

Selon M. Bécotte, le nombre d’avions a réellement augmenté, surtout depuis la fermeture de l’aéroport de Mirabel. De plus, les avions sont désormais plus gros, soutient-il. Ils font donc plus de bruit au décollage et à l’atterrissage.

Des solutions peuvent être trouvées, avance-t-il, comme modifier les techniques d’atterrissage et les angles de descente.

Pour appuyer leur réclamation, les citoyens ont installé des capteurs de bruits à plusieurs endroits sur l’île, jusqu’à une distance de 15 kilomètres des pistes d’atterrissage. Un niveau de 70 et même de 80 décibels a été enregistré, rapporte Me Samet.

Sur son site internet, Aéroports de Montréal a de nouveau affiché une note explicative datant du mois d’août, au moment où les Pollués de Montréal-Trudeau avaient fait connaître les niveaux de bruits enregistrés par les capteurs.

Aéroports de Montréal dit disposer de huit stations de mesure de bruit, dont une mobile, qui a récemment, dit-elle, été déployée dans le quartier Ahuntsic de Montréal, qui faisait l’objet de plaintes des membres du groupe.

La note indique que le niveau de bruit de nuit perçu à l’intérieur des résidences dans ce secteur est de 24 décibels et que le niveau de bruit d’une conversation normale est de 60 décibels.

Aéroports de Montréal affirme de plus que ces stations sont stratégiquement disposées dans les axes des pistes, installées et calibrées par des professionnels indépendants. Son système serait relié aux données radar de Nav Canada.

L’administration aéroportuaire critique ensuite les systèmes de micros utilisés par les Pollués de Montréal-Trudeau, faisant valoir qu’ils n’ont pas été installés ni calibrés par des professionnels et ne sont pas non plus reliés au mouvement des avions.

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