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REM: une coalition exige plus de transparence

Photo: TC Media / Vicky Michaud

Alors que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) tient une consultation sur le Réseau électrique métropolitain (REM), Trainsparence, une coalition composée de 12 regroupements montréalais, demande une commission parlementaire afin que la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) apporte un vrai éclairage sur le projet.

« Ce que nous voulons faire, c’est transmettre l’information à la population afin qu’elle soit apte à poser les bonnes questions au BAPE au cours des prochaines semaines », a expliqué en conférence de presse, lundi, le porte-parole de la coalition, Denis Bolduc, qui est aussi président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Les principales préoccupations de la coalition, qui compte des environnementalistes, des experts en transport en commun et d’un syndicat, concernent les impacts sur le réseau existant, l’environnement ainsi que la technologie utilisée.

Trainsparence déplore que le projet risque d’entraîner l’étalement urbain au lieu de proposer une réelle solution au problème de revitalisation de quartiers déjà existants.

Elle doute aussi de l’impartialité de l’Autorité régionale de transport métropolitain, le nouvel organisme créé sous la Loi 76 pour réorganiser le transport en commun à Montréal.

« Pourquoi permettrait-on l’arrivée d’un nouveau joueur, à un l’approche d’un projet d’une aussi grande envergure, qui définirait ses propres règles et qui pourrait opérer et planifier selon ses propres critères, en vase clos, sans devoir rendre des comptes », soulève M. Bolduc.

Contradictions
À l’instar de l’arrondissement de Lachine et de plusieurs autres organismes, dont la Fondation David Suzuki, le Parti Vert du Québec ainsi qu’Imagine Lachine-Est, Trainsparence présentera jeudi un mémoire expliquant leurs conclusions sur le REM.

« Au départ, nous étions tous emballés par ce projet. Électrifier le réseau de transport en commun est un peu l’idéal des environnementalistes et du milieu communautaire montréalais, ajoute Luc Gagnon, le président d’Option transport durable. Mais lorsqu’on regarde les grandes lignes, on voit qu’on fait passer la profitabilité avant le services aux citoyens. »

Il prétend que la CDPQ fait miroiter un projet qui « fera le contraire de ce qu’il devrait faire, soit desservir les quartiers les plus populeux de la ville, que la tracé actuel évite de manière évidente. »
De son côté, André Bolduc affirme que le REM engendrera graduellement le démantèlement du réseau existant.

« Le train électrique utilisera une ligne déjà desservie par un train et laissera sans transport des îlots de population qui n’ont toujours pas de service, ça n’a pas de sens », s’exclame-t-il.

Par ailleurs, la CDPQ se serait assurée le silence des élus et acteurs principaux dans le projet par des tactiques déloyales selon ce qu’avance Trainsparence.

« Certaines données n’ont pas été rendues publiques soi-disant pour empêcher la spéculation, mais en fait, de cette manière, CDPQ Infra contrôle goutte-à-goutte les informations qu’elle désire que la population obtienne », soutient Denis Bolduc.

La coalition souhaite être entendue faute de quoi, elle entreprendra d’autres démarches.

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