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Des parents veulent sauver leur garderie multilingue

Photo: Josie Desmarais/Métro

Une soixantaine d’enfants de trois et quatre ans apprennent le français, l’anglais et une troisième langue dans une pré-maternelle de Dorval. Un groupe de parents se mobilise pour sauver ce programme unique, qui doit être aboli l’an prochain.

Simone, la fille de trois ans d’Eliane Méthot, commence à converser en espagnol, en plus de parler le français et l’anglais, ses langues maternelle et paternelle. C’est parce qu’elle apprend cette troisième langue tous les matins à la International Pre-Kindergarten de la commission scolaire Lester B. Pearson. Ses après-midi se déroulent une semaine en français et l’autre en anglais. Les autres enfants peuvent choisir l’italien ou le mandarin au lieu de l’espagnol.

«On n’en revient pas tant elle est épanouie, a estimé Mme Méthot, qui vante aussi la richesse culturelle du programme. En revenant à la maison, elle nous montre une nature morte de Picasso. Elle a aussi construit des statues de l’île de Pâques en glaise, parce que c’est un territoire chilien.»

Ce programme existe depuis une dizaine d’années, mais les difficultés financières de la commission scolaire obligent cette dernière à mettre la clé sous la porte à la fin de l’année scolaire. L’administration considère qu’elle n’a plus les moyens de faire fonctionner cette garderie privée sans retirer des ressources à son réseau d’écoles publiques.

«Notre population d’élèves continue de descendre. On a décidé de se départir de l’édifice où se situe la garderie. Comme ce serait trop coûteux et complexe de la déménager dans une autre école, on n’a pas d’autre choix que de la fermer», a expliqué Steven Colpitts, directeur des programmes internationaux à Lester B. Pearson.

Les parents ont appris la nouvelle le 30 septembre dernier. Plusieurs d’entre eux ont cherché un CPE ou une garderie privée qui offrirait un programme similaire, sans succès. Ils déplorent que la commission scolaire ne les ait pas consultés afin de trouver des solutions, comme d’augmenter les frais de garderie.

«C’est triste que la direction abandonne nos enfants, a commenté Sally Abbas, qui fait tous les jours le chemin à partir de Saint-Jérôme et dont le premier enfant a aussi fréquenté ce programme. C’est l’âge le plus important pour développer leur personnalité.»

Une soixantaine de parents réunis sur la page Facebook «Save the LBPSB International pre-k» tentent maintenant faire parler de leur garderie dans l’espoir qu’un investisseur veuille en reprendre la gestion, ou que la commission scolaire change d’idée.

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