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Un duo qui a du flair

Douane chien explosif. Photo: TC Media/Isabelle Bergeron

À l’aéroport Montréal-Trudeau, Ragnar se promène à travers les bagages. Âgé de quatre ans, il ne reste pas longtemps en place. Bien heureusement, puisque lorsque ce berger allemand s’assoit, c’est pour aviser son patrouilleur maître-chien qu’il a détecté une odeur d’explosif.

Depuis trois ans, Ragnar détient sa certification en détection d’explosifs et peut identifier jusqu’à 26 odeurs de type militaire, commercial ou artisanal.

Avec quatre autres équipes, toutes spécialisées dans la détection d’explosif, le berger allemand de 75 livres et son maître Camille Bélisle sillonnent l’aéroport de Dorval, où transigent en moyenne 50 000 passagers par jour. En place depuis près de 20 ans, l’escouade canine assure la sécurité des voyageurs, en identifiant les bagages suspects.

Afin de demeurer à l’affut, les chiens d’Aéroports de Montréal (ADM), qui travaillent en moyenne trois à quatre heures par jour, effectuent des exercices.

«Pour chaque explosif que je manipule, je prends des gants propres différents à chaque fois. Je ne touche jamais la valise avec mes mains. Après l’exercice, elle est décontaminée pendant une semaine», explique le patrouilleur maître-chien, qui travaille chez ADM depuis 10 ans.

Un parcours d’agilité est également aménagé sur le terrain extérieur de l’aéroport durant la saison estivale.

Profil
Ragnar est arrivée dans la vie du patrouilleur maître-chien à l’âge de huit semaines, après la retraite de son ancien partenaire Tracer.

«Malgré ses quatre ans, c’est un bébé. Il va demeurer chiot toute sa vie, indique Camille Bélisle. Chaque chien a sa personnalité et c’est au maître-chien de s’adapter. Chacun d’eux a fait de moi un meilleur maître-chien.»

En plus d’avoir un bon odorat et un instinct de chasse, chaque chien doit passer des examens physiques pour être admis au sein de l’escouade canine.

«Rien ne garantit qu’il va faire le travail», fait savoir Camille Bélisle, qui a participé à des compétitions avec son ancien compagnon, notamment lors des Jeux mondiaux des policiers et pompiers.

Chaque patrouilleur se doit aussi d’être en forme et, bien sûr, d’aimer les bêtes.

«J’avais une compagnie de dressage. Mes parents faisaient l’élevage de bergers allemands quand j’étais jeune. Pour moi c’est une deuxième nature. Je suis chanceux d’être payé pour faire ça», fait savoir M. Bélisle

Complicité
Au-delà des critères d’embauche, le berger allemand et son maître doivent former une bonne paire, d’autant plus qu’ils font vie commune. M. Bélisle possède un véhicule adapté pour ramener le berger allemand à la maison, où une niche isolée est aménagée à l’extérieur.

«Il doit être prêt à travailler par n’importe quelle intempérie, que ce soit sur les pistes l’hiver ou durant les canicules l’été», précise-t-il.

Leur complicité se veut sans aucun doute leur meilleur outil de travail.

«Je passe plus de temps avec lui qu’avec ma femme. On travaille ensemble et je le ramène à la maison. On passe environ 16 heures par jour ensemble. Il y a une relation qui se créé. Je n’ai plus besoin de lui parler, je lui fais des signes avec mes yeux et il me comprend», soutient l’homme de 43 ans.

Lorsque Ragnar atteindra l’âge de la retraite entre 8 et 10 ans et à condition que sa santé le lui permet, le maître-chien devra décider si leur chemin commun se poursuit, comme avec son ancien compagnon qui fait aujourd’hui partie de sa famille.

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