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Revenir de loin

Dans la majorité des espaces publics de l’arrondissement, des panneaux interdisaient la présence de chiens. Photo: Messager Lachine&Dorval- Lisa Lasselin

Destiné à la consommation humaine en Corée du Sud, Christopher, comme des centaines d’autres chiens, a pu être secouru par Human Society International et offert à une famille canadienne.

Christopher revient de loin, il n’y a qu’à observer les traces que les chaînes lui ont laissées autour de son cou. «Il doit encore prendre un peu de poids, mais il est en bonne santé et s’habitue bien à son nouvel environnement», nous confie Susan Martel, qui a adopté l’animal il y a deux mois.

Ce fut une première occasion pour elle d’aider et de donner une nouvelle vie à un chien ayant vécu un profond traumatisme. «Les gens s’arrêtent souvent pour le caresser, et quand je leur raconte toute l’histoire ils sont époustouflés», ajoute-t-elle.

C’est à peu près une vingtaine de chiens, chaque jour, qui sont transportés par avion de la Corée du Sud au Canada, où ils sont pris en charge par des soignants et des éducateurs canins. Quand les animaux sont enfin stabilisés et en confiance avec les humains, ils transitent vers un organisme tel que la SPCA qui s’occupe de leur trouver un nouveau foyer.

«Quand nous arrivons sur place, la plupart des chiens sont entassés dans des cages où nourriture et excréments se mélangent. Ils sont terrorisés, ils ont des soucis de comportement, en plus d’avoir des blessures, des déformations ou des problèmes génétiques. Il faut parfois de nombreux mois avant qu’ils soient prêts pour l’adoption», explique Ewa Demianowicz, responsable de campagne sénior chez HIS.

Respecter la culture
Cependant, l’intervention de HSI dans les fermes survient uniquement sur demande du propriétaire, désireux de fermer son élevage. De là commence le sauvetage qui dure généralement près de 2 semaines, ce après quoi l’association verse une aide financière au fermier afin d’entamer une reconversion.

«Nous voulons montrer au gouvernement que le modèle de transition que nous proposons est viable et mènera plus rapidement la Corée à entrevoir la fin avec ces élevages de viande canine», ajoute Mme Demianowicz.

Même s’il reste encore 17 000 élevages, la consommation coréenne est largement en déclin et désintéresse de plus en plus les jeunes générations. Une tradition nommée Boknal qui découle de croyances, où manger du chien durant la période chaude permettrait de «rafraîchir» le corps, mis à mal par les températures estivales, en plus d’avoir un effet revigorant sur la sexualité masculine.

Contrairement aux autres pays d’Asie, aucune loi ne régit le commerce de chiens pour leur viande en Corée du Sud. Bien que la vente a été déjà temporairement interdite en 1988, il reste encore le seul pays où il est possible de disposer d’élevages organisés sans aucune licence.

Pour plus d’infos
HSI est une organisation mondiale à but non lucratif qui veille à la protection animale. Pour plus d’informations, consultez : http://www.hsi.org/world/canada/

 

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