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Réapprendre à vivre avec un traumatisme crânien

Photo: Messager Lachine & Dorval - Denis Germain

Il y a 20 ans, François Rousselet a commencé malgré lui une «deuxième vie». Un accident de la route lui a causé un traumatisme crânien sévère, laissant d’importantes séquelles et métamorphosant complètement ce brillant étudiant en génie de Polytechnique. Sa détermination a tout de même permis au Lachinois de gagner une certaine autonomie que plusieurs personnes traumatisées craniocérébrales ne retrouvent jamais.

«Il était très bon en sciences. C’était un jeune homme qui travaillait à Londres l’été et voyageait en Europe. Il était instructeur de ski et de natation», se souvient sa mère, Denyse Théberge-Rousselet, qui a écrit un livre sur le drame de son fils.

Le jeune homme actif et doué de 21 ans qu’il était est devenu toute autre, le 15 octobre 1998. Au volant d’une voiture, il a percuté par inattention un poteau dans une courbe du boulevard Gouin. Conséquence: il a été plongé dans le coma pendant 10 semaines. À son réveil, il a dû traverser un processus de réadaptation de plus de quatre ans, durant lesquels il a notamment réappris à marcher.

Le Montréalais était destiné à vivre dans un CHSLD. «Il était très entêté de ne pas y aller», se rappelle Mme Théberge-Rousselet. Grâce à l’appui d’intervenants et de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), des efforts ont été déployés pour que son fils développe une indépendance.

Depuis 15 ans, il habite seul, dont les cinq dernières années au sein d’un complexe privé pour personnes âgées autonomes sur la rue Victoria, à Lachine. Il côtoie ainsi un milieu qui lui permet de socialiser un peu et de le sécuriser. Il reçoit de façon hebdomadaire la visite d’un éducateur pour l’accompagner dans ses courses, entre autres.

Denyse Théberge-Rousselet a publié en 2011 le livre Coma – Le combat de mon fils traumatisé crânien, qui raconte l’histoire de François Rousselet.

Résilience

François Rousselet doit vivre notamment avec des problèmes de coordination, d’équilibre et de perte de mémoire. Pour lui, vivre avec un traumatisme crânien demeure difficile à assumer. «Je ne vais jamais l’accepter parce que sinon tu deviens stagnant. Il n’y a plus d’amélioration. C’est peut-être ça qui fait que mon état ne se détériore pas» analyse-t-il.

Sa mère croit aussi que sa résilience a contribué à son progrès même s’il a connu ses moments de découragement et de dépression.

L’implication de M. Rousselet, âgé de 41 ans, dans les activités de l’Association québécoise des traumatisés crâniens (AQTC) est également une source de motivation. Par exemple, chaque semaine, il joue aux quilles.

Diversité

À l’occasion de la semaine québécoise du traumatisme craniocérébral, qui se termine le 21 octobre, François Rousselet souhaite que le public soit sensibilisé sur les différents types de traumatisme crânien (TC).

«Il ne faut pas seulement les mettre à jour sur les particularités, mais aussi sur les variétés des TC parce qu’il y en a un méchant paquet. Il n’y en a pas un qui est pareil selon la région du cerveau qui a été touchée. Il y a plus de diversité chez les TC que la communauté non-TC», affirme le Lachinois.

Selon la Fondation Martin-Matte, les séquelles et leur intensité diffèrent d’une victime à l’autre. Certains peuvent perdre la vue et l’ouïe, d’autres sont complètement paralysés. M. Rousselet se compte quand même chanceux d’être loin de cette situation.

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