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Metso : 26 licenciements en cadeau

Photo: Hugo Lorini/TC Media

Noël sera tout sauf joyeux pour 26 travailleurs de l’usine Metso, à Lachine. Ils perdent leurs emplois vendredi, à quelques jours du réveillon, conséquence de la fermeture définitive des installations au mois de février.

David Plourde, soudeur, compte parmi ceux qui se retrouvent sans travail à la veille du temps des fêtes.

«On perd de bons emplois, avec d’excellentes conditions. L’avenir est noir dans l’industrie lourde, mon monde est vraiment détruit», dit-il tristement. Seul pourvoyeur de sa famille, il songe maintenant à retourner aux études pour se réorienter.

L’usine, qui appartient à une multinationale finlandaise, cesse ses activités suite à la diminution de commandes dans le domaine minier. L’annonce fatidique a été faite lors d’une réunion générale en novembre dernier, mais personne ne croyait que le démantèlement de l’entreprise se ferait si vite. D’ici la mi-février, près de 200 emplois auront été perdus.

«On s’attendait à tout, sauf à une fermeture complète et permanente, s’étonne M. Plourde. Il y avait beaucoup de rumeurs, c’était stressant!»

Des fêtes gâchées
La fermeture de Metso vient chambouler le temps des fêtes des travailleurs licenciés. Denis Arsenault, qui a 15 ans d’ancienneté, a dû annuler son voyage en Gaspésie, où vivent ses deux garçons.

«Mes enfants comprennent, mais c’est dur, raconte le père de famille de 40 ans. On ne sait pas ce qui nous attend, l’avenir est flou. Je vais me reprendre lorsque la situation se sera stabilisée. Ça risque d’être un Noël très tranquille, avant de recommencer une nouvelle vie à zéro.»

David Plourde redoute le réveillon où il devra raconter à tous ses proches son licenciement.

«C’est tellement dramatique, on n’a pas le cœur à la fête. Beaucoup de travailleurs d’expérience ne se retrouvent avec rien devant eux et ne pourront jamais ravoir un emploi aux conditions semblables. En plus, en janvier et février, la recherche d’emploi est très difficile! On va se serrer la ceinture», conclut-il résigné.

Un deuil à vivre
Ces derniers jours, l’atmosphère est très lourde entre les murs de l’usine. Encore sous le choc, les travailleurs peinent à se confier sur ce qu’ils vivent; la pilule est dure à avaler et plusieurs incertitudes planent. Un service d’aide confidentiel et un comité de soutien au reclassement ont été mis en place.

«C’est l’enfer, c’est vraiment invivable, avoue M. Arsenault. J’ai hâte de sortir d’ici tellement l’ambiance est pesante! Le 19 décembre est une libération, les journées sont trop tristes! Dès que je pars, je tourne la page pour que ça soit moins éprouvant après.»

Près de 40% des employés de Metso auront un départ à la retraite forcé et désavantageux. C’est le cas d’André Bergeron qui fêtait ses 24 ans de service. L’homme d’expérience se cherche actuellement un emploi à temps partiel.

«Je vis beaucoup d’émotions, j’ai passé un quart de siècle ici! C’est comme quitter quelqu’un, il y a un deuil à faire. C’est aussi une perte énorme pour le Québec qui perd son expertise dans l’industrie, ce n’est pas à négliger.»

Pour plusieurs, le seul bon côté à cette épreuve, c’est la solidarité qui règne entre les employés, qui forment maintenant une véritable famille. Ces derniers s’encouragent et s’entraident pour traverser les difficultés financières et morales qu’ils éprouvent.

La phase finale du licenciement collectif aura lieu le 13 février.

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