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Plus de 20 plaintes par an au sujet du trafic nocturne à l’aéroport Trudeau

Photo: Archives /TC Media

La saga qui oppose les résidents de l’Ouest-de-l’Île à l’aéroport Pierre-Eliott-Trudeau depuis des décennies, relativement au  »climat sonore nocturne », est loin d’être terminée. Selon des informations obtenues par TC Media, Transports Canada recevrait encore annuellement entre 20 et 30 plaintes reliées au bruit causé par les avions pendant la nuit.

Les plaintes sont d’abord acheminées à Aéroports de Montréal et, quand ces dernières sont fondées, elles sont envoyées à Transports Canada.

Le nerf de la guerre dans le dossier concerne le bruit généré par les avions lourds à l’atterrissage pendant la nuit à l’aéroport Montréal Trudeau.

L’aéroport est ouvert 24h sur 24 aux avions à réaction et aux jets qui ont un poids inférieur à 45 000 kg. Une restriction est toutefois en place afin d’interdire aux avions d’un poids supérieur à 45 000 kg, comme par exemple les Boeing 737, de décoller entre minuit et sept heures du matin, et d’atterrir entre une heure et sept heures du matin.

Selon plusieurs, cette restriction ne serait pas respectée.

Des appels à chaque semaine
Contactée par TC Media, la députée de Notre-Dame-de-Grâce-Lachine, Isabelle Morin, révèle qu’elle reçoit en moyenne une plainte par semaine de citoyens sur la question.

«Ma principale préoccupation est le respect de la restriction quant aux vols nocturnes. Je comprends que nous avons un aéroport à Dorval, on ne peut rien y faire. Toutefois, il y a plusieurs aéroports autour du monde qui respectent ce genre de restrictions. Pourquoi ADM n’est-elle pas capable de le faire?», déplore la politicienne.
Les dires de cette dernière sont d’ailleurs appuyés par de nombreux citoyens dont Nancy Weir, une résidente de Dorval. Cette dernière confie «rêver que les restrictions soient respectées. Ce serait merveilleux de pouvoir dormir à nouveau. Nous sommes fatigués de toujours nous faire réveiller».

Un problème de nature bureaucratique?
Selon la députée Morin, le problème s’explique notamment par la bureaucratie, tant chez ADM que chez Transports Canada.

«Quand le précédent gouvernement a décidé de donner la gestion de l’aéroport Trudeau à ADM, je ne crois pas que c’était la meilleure chose à faire. Si on regarde d’autres aéroports au pays, comme Vancouver par exemple, ils administrent la chose avec plus de respect qu’ADM».

La députée néo-démocrate dit avoir des rencontres sur une base annuelle avec ADM, sans résultat.
«Comme membre de l’opposition dans un gouvernement majoritaire, je ne peux pas faire grand-chose. ADM sait qu’il y a un problème. Je veux simplement m’assurer qu’ils respectent leur responsabilité corporative dans le futur».

En 2013, Isabelle Morin a déposé une motion afin d’étudier les impacts du bruit sur les résidents voisins de l’aéroport.

Critères d’exception
Tel que mentionné préalablement, les avions de plus de 45 000KG font l’objet de restrictions quant à leurs déplacements nocturnes à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Ces derniers sont toutefois autorisés à décoller ou atterrir pour urgences médicales, des retards hors du contrôle du transporteur ou des conditions météorologiques difficiles.

La porte-parole d’ADM, Christiane Beaulieu, assure à ce sujet que les transporteurs ont besoin d’une «très bonne raison» pour atterrir sans autorisation.

Aéroports de Montréal (ADM) est responsable de la gestion, de l’exploitation et du développement de l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal depuis 1992.

En vertu de son bail avec Transports Canada, ADM s’est notamment engagé à élaborer un plan de gestion du climat sonore, à mettre sur pied un comité consultatif sur le climat sonore et à traiter les plaintes des citoyens relativement au bruit généré par le trafic aérien autour de l’aéroport.

Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir de commentaires de la part de Transports Canada.

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