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Les hausses tarifaires font mal à la famille Yapi

Photo: Robert Leduc /TC Media

Béatrice et Samson Yapi, originaires de Côte-d’Ivoire, parents de quatre enfants de 14 ans à 9 mois, sont installés dans le quartier Saint-Pierre de Lachine depuis juin 2012. Les récentes hausses tarifaires mettent beaucoup de pression sur le couple qui a accepté de s’entretenir à ce sujet avec TC Média.

La famille Yapi a quitté la Côte-d’Ivoire pour des raisons politiques. «Nous avons quitté notre pays à cause du climat qui y règne depuis le coup d’état et le renversement de gouvernement», raconte Samson Yapi, le patriarche de cette famille.

«Nous avions un peu d’économies, c’est ce qui nous a permis de venir au Québec, explique ce dernier. Aujourd’hui, on s’organise et on priorise nos dépenses, en commençant par le logement et la nourriture». Ils habitent un logement de cinq pièces qui coûte environ 700$ par mois.

Les hausses de tarifs annoncées en début d’année sèment l’inquiétude au sein de nombreux foyers montréalais.

La STM, les frais de garderies, les taxes municipales, le permis de conduire, le panier d’épicerie, la facture d’Hydro-Québec… Des hausses qui, à force de s’accumuler, représentent des centaines de dollars de moins dans les poches des familles en 2015. Un constat que fait à son tour la famille Yapi.

Repartir à zéro
Samson Yapi admet que ce n’est pas facile. «Nous avons beaucoup de charges sociales, comme le loyer, l’électricité; et les taxes augmentent tout le temps. Mais on arrive à subvenir à nos besoins».

Formé en Management à la Grande école, à Abidjan, capitale de la Côte-d’Ivoire, Samson Yapi travaille actuellement comme magasinier au Centre universitaire de santé de l’Université de Montréal (CHUM).

Il poursuit actuellement des études en sciences comptables à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il vise un poste de gestionnaire dans le milieu de la santé.

Les deux plus jeunes de la famille Yapi, un garçon et une fille, Shalom, 2 ans, et Shekina, 9 mois, sont nés au Québec. Les deux plus vieilles, Beny, 14 ans, et Samira, 9 ans, sont nées en Afrique.

«On est venu ici parce que nous voulions un meilleur avenir pour nos enfants; pour qu’ils puissent avoir des conditions de vie acceptables», ajoute Béatrice, en tenant dans ses bras la plus jeune de ses enfants, Shekina.

Des heures qui se font rares
Formée aussi en administration à Abidjan, Béatrice, en plus de sa tâche de maman de quatre enfants, travaille quelques heures seulement par semaine dans les cafétérias des écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

«Je suis sur la liste de rappel, explique Mme Yapi, je travaille donc quelques heures par semaine, parfois seulement deux heures par jour, et rarement dans la même école».
Béatrice voyage en autobus. «Souvent, dit-elle, il me prend autant de temps pour me rendre à mon lieu de travail que pour les heures que j’ai à y faire».

Quoi qu’il en soit, la famille Yapi est déterminée.

«Je reprends tout à zéro, j’accepte de commencer par le bas, déclare Samson Yapi. Je ne ferai pas de retour en arrière. Il faut faire ses preuves. Il ne faut pas se décourager».

Un tout autre cas
Il y a quelques semaines, nous vous présentions le cas d’une autre famille montréalaise qui en arrache en raison des nouvelles hausses tarifaires.

Josianne Jauron, mère d’une petite fille de 6 ans et demi, travaille à temps plein comme adjointe administrative dans un centre hospitalier et demeure à Saint-Laurent.

«Lorsque je fais la liste de tout ce que j’ai à payer mensuellement, ça m’étourdit, affirme Mme Jauron. Je dois déjà faire des choix déchirants: rationaliser les portions des repas, priver ma fille d’activités qu’elle aimerait faire et oublier les restaurants ou autres luxes.»

Elle habite un 5½ à Saint-Laurent qui lui coûte 750$ par mois, soit la moitié de son salaire brut pour deux semaines.

Selon Statistiques Canada, à Montréal, 13 875 résidents vivent dans un ménage à faible revenu après impôt (22,8% des Montréalais). 29% de la population vit sous le seuil de faible revenu (avant impôt).
(Avec la collaboration de Stéphanie Alcaraz-Robinson)

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