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Les chauffeurs de taxi veulent stopper Uber

Photo: (Félix O. J. Fournier/TC Média)

Des centaines de chauffeurs de taxi se sont donné rendez-vous, mercredi, pour manifester leur mécontentement devant l’inaction du gouvernement du Québec pour contrer le service Uber.

Sous escorte policière, les véhicules taxis ont quitté l’ancien Technoparc de Pointe-Saint-Charles pour se rendre au débarcadère de l’Hôtel Marriott de l’Aéroport de Montréal.

«Il y a beaucoup de chauffeurs d’Uber qui refusent de déposer les clients devant les portes de l’Aéroport, de peur de se faire prendre. Ils choisissent le Marriott comme point de cueillette des clients, mais aussi comme endroit pour les déposer sans être vus», explique Benoit Jugand, porte-parole du Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM) qui organisait la manifestation.

Une centaine de personnes étaient attendues, mais ce sont environ 500 chauffeurs qui ont participé au rassemblement. «Ça envoie un message clair au premier ministre qu’on ne se laissera pas faire et qu’on veut des actions concrètes. Si Uber voulait jouer selon les règles, ça deviendrait un compétiteur comme tous les autres», dit-il.

Hassan Kattoua, un propriétaire et chauffeur de taxi depuis 15 ans, est en colère. «Après un an d’illégalité, d’évasion fiscale et après avoir volé notre gagne-pain, ils continuent à fonctionner. Au lieu d’arrêter le service illégal, le ministre Poëti s’assoie avec les représentants d’Uber. Il faut que ça arrête.»

Des contraventions salées
En cours de trajets, environ cinq chauffeurs auraient reçu des constats d’infraction par des patrouilleurs de la Sûreté du Québec, selon les organisateurs. «Certains chauffeurs de taxi n’auraient pas respecté les consignes établies préalablement et auraient entravé la circulation sur la voie rapide», soutient Daniel Thibodeau, porte-parole de la SQ. Le code de la sécurité routière prévoit qu’en cas d’entrave à la circulation, les conducteurs peuvent recevoir une contravention allant de 300 à 600 dollars.

Le RTAM étudie la possibilité de contester les amendes.

Réglementation
Coïncidence s’il en est une, le rassemblement des chauffeurs survient quelques heures après le dévoilement d’un nouveau règlement sur le transport par taxi à Montréal.

Dès le 1e janvier 2016, l’administration Coderre exigera que des caméras de sécurité soient installées dans chacun des véhicules et que les chauffeurs se conforment à un code vestimentaire.

Dans le but de rajeunir la flotte, les compagnies de taxi devront mettre en service des voitures ayant un maximum de trois ans. De plus, elles devront réviser leur programme de formation continue.

Autres revendications
Les chauffeurs de taxis souhaitent également avoir une association professionnelle pour une représentation unique afin de défendre leurs intérêts. . «Tout le monde s’autoproclame représentant des chauffeurs de taxi, mais personne ne le fait vraiment», explique Wesner Jean-Noël, chauffeur de taxi depuis 1975 et ancien administrateur de la Ligue de taxi de Montréal.

Même son de cloche chez les chauffeurs de limousines qui étaient venus appuyer leurs collègues du RTAM. «Nous avons besoin d’une association pour nous défendre contre le capitalisme sauvage de Uber X qui contrevient à la loi et est axé seulement sur le profit», affirme Claude Boulet, représentant de l’Association des limousines du Québec.

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