Soutenez

Gym des frères Grant: l’étoile montante de sa catégorie

Des boxeur connus s'entraînent au centre des frères Grant. Les gens qui s'y entraînent peuvent notamment y croiser Dwayne Durel, Chakeel Phinn, Françis Lafrennière et Channn Thonson. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

À l’approche du ring, la testostérone des boxeurs est palpable. Les uns appliquent du ruban sur leurs mains, les autres enfilent casques et protecteurs buccaux. L’air à l’intérieur du gym s’emplit de fébrilité et un subtil sourire s’affiche sur le visage d’Howard Grant, ancien pugiliste professionnel devenu entraîneur.

« J’ai eu pour ma part une superbe carrière, avec 19 combats professionnels, admet l’homme qui a quitté l’arène à 28 ans. À ce moment, je me suis dit que j’avais en moi la passion nécessaire pour transmettre aux autres ce que j’ai appris dans le ring. »

La salle d’entraînement qu’il opère avec son frère Otis, aussi ex boxeur professionnel, est installée au deuxième étage du Monster Gym de la route Trans-Canada à Dorval depuis bientôt cinq ans. Au cours des dernières années, leur club s’est hissé dans les rangs des équipes de premier plan, notamment avec l’ajout de Lucian Bute au sein du groupe.

Les titres et les championnats gagnés par leurs protégés sont trop nombreux pour être comptés et les grands noms qui s’y entraînent en cette matinée hivernale témoignent de la réputation des deux hommes.

Respect
Howard est arrivé la veille d’un voyage fructueux à Boston où un de ses combattants, Patrick Côté, a remporté dimanche soir son combat d’Ultimate Fighting Championship (UFC) en envoyant son adversaire, Ben Saunders, au tapis à la 74e seconde du deuxième round. En décrivant la soirée, il s’interrompt à quelques reprises pour recevoir les félicitations des autres pros.

« Le respect est la première chose que j’enseigne à mes élèves. C’est la raison pour laquelle mon entreprise fonctionne si bien. C’est une chose d’être connu, c’en est une autre d’être respecté », ajoute-t-il.

Sous l’œil attentif de l’entraîneur, le champion canadien de boxe, poids moyens, Fancis Lafrenière échange coups, astuces et techniques avec les autres protégés des frères Grant.

Il se prépare pour son combat en sous-carte de Jean Pascal et Sergey Kovalez qui se tiendra le 30 janvier au Centre Bell. Avec six K.-O. à son actif parmi ses 10 victoires, il tentera de se hisser parmi les 15 aspirants au titre de champion international poids moyen, en affrontant un autre québécois, Renan St-Juste.

Un autre aspirant champion, le jeune Lavallois de 20 ans, Erik Bazinyan, est aussi sous la supervision des deux frères et s’entraîne en prévision de son affrontement contre le Polonais Michal Ludwiczak, le 21 janvier au Casino de Montréal.

Mais les pros ne sont pas les seuls à frapper le sac au gym des frères Grant.

« Toutes sortes de monde s’entraînent ici, j’ai en tout 150 personnes inscrites à mes cours. La seule chose qui nous manque, c’est un Rabin et un prêtre, et ils sont les bienvenus », remarque-t-il en riant.

La fièvre du UFC et les succès des boxeurs québécois comme Lucian Bute, a propulsé la popularité des gyms de boxe au premier plan. Il n’est pas rare que certains, voire même certaines, préfèrent enfiler les gants pour se mettre en forme plutôt que de courir sur un tapis roulant.

« Il y a beaucoup de femmes, étonnamment. Elles viennent ici taper sur quelque chose, parce qu’elles sont fâchées, elles vivent des moments difficiles, un divorce », ajoute l’homme de 49 ans.

Il ajoute que plusieurs jeunes filles du secondaire visitent aussi l’établissement. Bien que plusieurs prennent l’entraînement sérieusement, il n’a pas encore décelé chez aucune d’elles le désir d’avoir une carrière professionnelle.

Engagement
Des docteurs, des avocats, des policiers, et même des voyous fréquentent le gym.

« Mais ici, tout le monde s’entend bien. Je n’accepterais rien d’autre. Les classes sont assez difficiles pour qu’ils n’aient pas le temps de penser à se chamailler », renchérit Howard Grant.

En effet, il n’y a aucun prérequis pour joindre le gym, mais il faut être prêt à suer.

Le prélude à l’entrée dans le ring consiste en un entraînement cardiovasculaire de 45minutes, qui inclut du saut à la corde, qui stimulera chaque partie du corps.

« Même les oreilles vont vous faire mal quand je vais avoir fini », promet-il, le sourire en coin.

Faire partie du club des frères Grant, c’est s’engager à participer à trois entraînements de 1h30 à toutes les semaines.

Au moment où les deux premiers boxeurs enjambent agilement les cordes du ring, le sourire s’estompe lentement sur les lèvres d’Howard Grant. Son visage se durcit et ses yeux fixent intensément chaque mouvement des boxeurs, de leurs pieds, de leurs mains. Lorsque les coups commencent à pleuvoir, on l’entend crier «Attention à ta garde!»

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.