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Le radar photo de LaSalle rapporte 30 000$

Seulement un mois après son installation, le radar photo fixe de la route 138 est, entre le pont Mercier et l’autoroute 20, à LaSalle, a émis 178 contraventions, ce qui représente des amendes de plus de 30 000$.

C’est ce que dévoile la dernière compilation du ministère de la Justice sur les constats d’infraction signifiés avec les radars photo pour la vitesse et feux rouges, en date du 31 août.

Le cinémomètre de LaSalle est entré en fonction le 14 juillet après quelques mois de retard causé par des problèmes informatiques. L’appareil contrôle la vitesse des voitures circulant en direction de Montréal, dans une descente après avoir passé le viaduc de la rue Wanklyn, où la limite de vitesse est de 70 km/h. Quelque 52 000 véhicules y circulent par jour.

Le ministère des Transports (MTQ) a choisi l’implantation d’un radar en raison de la vitesse élevée à cet endroit et le nombre d’accidents. Un total de 86 collisions, dont 24 avec blessés ou décès, a été observé entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2012.

Efficacité
Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact du radar photo sur le bilan routier du secteur. «On n’a pas encore de statistiques sur la variation des accidents», indique le porte-parole de Transports Québec, Alexandre Bougie. Un premier bilan sera publié en décembre.

L’avocat chez Contraventions Experts, Éric Lamontagne, doute de l’efficacité des radars photos implantés à travers la province.

«Je ne trouve pas que, sous la forme actuelle, ça sert le bilan routier. On a un panneau de signalisation qui nous dit qu’on va croiser un radar photo. À ce moment-là, on ralentit et on accélère une fois qu’on l’a passé», fait-il valoir.

Le fonctionnement de ces appareils est plus efficace dans d’autres pays, comme en Italie, avance Me Lamontagne. Là-bas, à tous les 10 kilomètres, il y a des bornes qui observent la vitesse.

«Donc, automatiquement, ça ne sert pas à grand-chose de toujours changer de vitesse, aux 10 kilomètres. Les gens ont pris l’habitude de ralentir avec ce type de radar photo», explique-t-il.

Le retrait de points d’inaptitudes s’attaquerait davantage à la réduction des accidents et de la vitesse, estime l’avocat. «Si quelqu’un n’a qu’une amende et ne perd pas de point d’inaptitudes pour un comportement reprochable, en quoi il va changer ses habitudes s’il a les moyens de payer», se questionne-t-il.

Le MTQ note plutôt dans son rapport d’évaluation de 2015 une réduction de la vitesse et des accidents aux endroits où un radar est présent. «Cette diminution n’est pas constante d’un site à l’autre, mais la présence d’un appareil de contrôle automatisé (ACA ou appelé radar photo) et de la signalisation ont un effet positif sur le comportement des usagers de la route à ces endroits», rapporte le document à l’égard de l’évolution des accidents.

Rappelons que l’argent des contraventions est remis au Fonds de la sécurité routière, qui sert à financer de mesures pour améliorer la sécurité routière et apporter de l’aide aux victimes de la route. Depuis l’arrivée des premiers radars photo au Québec en 2009, 787 185 constats d’infractions ont été émis totalisant un peu plus de 104 millions de dollars.

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