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L’abolition possible des référendums municipaux soulève des doutes

Photo: TC Media - Archives

La mairesse de LaSalle, Manon Barbe, se dit soucieuse qu’une autre forme de consultation soit éventuellement développée pour mesurer l’acceptabilité sociale de certains projets, advenant l’abolition des référendums municipaux. Des citoyens s’y opposent pour leur part farouchement.

Un projet du gouvernement québécois vise à éliminer les mécanismes d’approbation référendaire en matière d’urbanisme dans les villes de Montréal et Québec.

Aux yeux de la mairesse, il serait important de mettre en place de nouveaux outils «qui permettraient à tous les citoyens de s’exprimer sur les changements proposés».

«À LaSalle, nous avons toujours eu le souci de consulter les citoyens sur les changements susceptibles de modifier leur environnement. Nous leur fournissons un maximum d’information pour qu’ils se fassent leur propre idée», soulève Mme Barbe.

Elle affirme comprendre la proposition du gouvernement,  les référendums municipaux ayant parfois permis à une poignée d’opposants de bloquer des projets «bénéfiques» pour la communauté, comme des logements sociaux et même des écoles primaires.

En l’absence de mécanismes d’approbation citoyenne, «comme élus, nous devrons nous questionner sur l’acceptabilité sociale des projets soumis, insiste-t-elle. La pression d’approuver ou non un projet retombera directement sur nous.»

Nécessité absolue
Deux LaSallois s’opposent farouchement à la possibilité de voir disparaître les référendums municipaux. Au fil des ans, Sonja Sujsnar et Francisco Moreno ont multiplié les protestations contre des projets résidentiels jugés «exagérés», comme celui de l’îlot Wanklyn.

À deux reprises, en 2012 et l’an dernier, le développement immobilier de près de 800 unités sur un terrain industriel vacant a été rejeté, notamment après que l’Office de consultation publique de Montréal (OPCM) soit intervenue. Elle s’était rangée aux arguments des opposants qui réclamaient un meilleur accès au transport en commun ainsi qu’une cohabitation avec les zones d’emplois.

«Le référendum est une nécessité absolue. C’est la dernière possibilité des citoyens d’avoir leur mot à dire. Ce n’est pas facile, mais ça donne un espoir. Après que les architectes, les planificateurs et les politiciens rentrent chez eux, les résidents vivent avec les changements urbanistiques 24 heures sur 24 et sept jours par semaine», fait valoir Mme Sujsnar.

Elle soutient qu’il y a «trop de tentations pour les politiciens qui veulent de gros projets, parce que ça rapporte des taxes».

Mme Susjnar rappelle qu’en 2011, LaSalle proposait un vaste changement de zonage pour le projet de la Gare, prévoyant plus de 2000 logements dans l’ensemble de ce secteur.

«À la consultation  publique, en plein été, mon conjoint et moi étions les seuls intervenants», indique celle qui a distribué plusieurs pétitions avant que l’arrondissement ne retire son projet.

Militant actif sur la scène municipale, Francisco Moreno affirme que «l’abandon des référendums serait inacceptable. Ils veulent enlever notre seul droit d’arrêter ces projets négatifs», souligne-t-il.

M. Moreno s’est opposé à plusieurs projets, dont celui prévoyant des logements sur le site de l’ancienne école Cecil-Newman.«Sans notre opposition, nous aurions 330 condos à cet endroit, alors que nous manquons d’écoles.

L’Union des municipalités du Québec s’est prononcée en faveur de l’élimination des référendums pour toutes les municipalités du Québec et propose de remplacer les votes par une meilleure consultation des citoyens.

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