Soutenez

Les petits anges de LaSalle: les deux accusés pour bébé secoué sont libérés

Photo: TC Media - Delphine Bergeron

Développement inattendu à l’enquête préliminaire des deux propriétaires de la garderie Les petits anges de LaSalle. Accusés chacun en chambre criminelle d’un chef de voie de fait grave envers un bébé, Gorette Masembua, 38 ans, et Dimandja Kakesse, 39 ans, ont été libérés de leur charge mercredi.

Le procureur de la Couronne, Me Olivier Charbonneau, a informé le tribunal qu’il n’avait pas de preuve à présenter lors de l’enquête préliminaire, et qu’il retirait les charges contre les deux gestionnaires de la garderie.

Cependant, comme l’a expliqué aux médias l’avocat de la défense au dossier, Me Rodolphe Bourgeois, ses clients sont libérés, mais pourraient, d’ici douze mois, voir revenir les accusations, advenant que de la nouvelle preuve s’ajoute au dossier. Ses clients ne sont pas acquittés.

«Libérés, c’est la nuance avec l’acquittement; un acquittement c’est final on ne reviendra jamais là-dessus alors que libérés il y a cette possibilité de revenir. C’est la conséquence lorsqu’on est libéré à l’enquête préliminaire au lieu d’être acquitté au terme d’un procès.»

Bien que les accusations criminelles aient été retirées le 10 mai, les accusés font toujours face à une poursuite au civil, déposée en février 2017, pour le même événement.

La poursuite civile

Dans cette seconde poursuite, on est à même d’apprendre la version des faits des parents de l’enfant qui aurait été secoué.

Les deux intervenants avaient été accusés en 2014 à la suite d’un incident survenu à la garderie. La mère du bébé aurait alors reçu un appel de Gorette Masembua, le 3 mars 2014, lui disant que son enfant «vomit par la bouche et les narines et éprouve de la difficulté à respirer», peut-on lire dans la poursuite au civil.

Dans cette même poursuite, il est écrit que l’intervenante aurait refusé d’appeler le 911, ce que la mère se serait empressée de faire.

L’enfant aurait par la suite été transporté à l’hôpital où les médecins craignaient pour sa vie. Ils auraient alors informé les parents que leur fillette «a été victime du syndrome du bébé secoué alors qu’elle était à la garderie.

Séquelles

L’enfant était âgée de 18 mois au moment des faits. Aujourd’hui âgée de quatre ans, la fillette garde de lourdes séquelles. Elle est «pratiquement aveugle, a un retard au niveau des habilités cognitives et souffre de retards importants à l’égard de sa motricité fine et de son développement», peut-on lire dans les documents déposés en cour.

La poursuite stipule qu’elle «va demeurer avec des séquelles permanentes, soit un handicap visuel, cognitif et psychologique, lesquelles vont affecter son habileté de réussir à l’école, son habileté d’obtenir un emploi rémunéré, ses habiletés sociales et sa vision».

La fillette étant mineure, il nous est interdit de révéler toute information qui pourrait l’identifier.

Pas de victoire

Lorsqu’il s’est adressé aux médias sur place, l’avocat de Gorette Masembua et Dimandja Kekesse, Me Bourgeois, a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une victoire pour ses clients. «Même du point de vue d’une victime alléguée, quand un coupable est condamné, ça n’efface pas le crime commis. Il y a toujours du monde qui souffre dans un dossier criminel.» Il s’est quand même dit content du déroulement: «Je suis satisfait, ça permettra pour l’instant à mes clients de rebâtir un peu leur vie.»

Les parents du bébé réclament 3,5 M$ pour dommages, dans la poursuite restante au civil.

 

 

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.