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LaSalle: 10e anniversaire de la Maison des jeunes

Photo: Gracieuseté

Malgré de nombreux obstacles la maison des jeunes de LaSalle est aujourd’hui plus active que jamais. Du programme de basketball aux cours de peinture, en passant par l’aide aux devoirs, toutes les activités proposées aux 90 jeunes qui fréquentent la Bicoque sont gratuites.

La structure a fêté ses dix printemps dans l’effervescence et la joie, vendredi, au parc Hayward de LaSalle. Au cours de la soirée, spectacles et témoignages se sont succédés.

L’animateur de la soirée Anis Berbiche, des anciens jeunes et des parents ont exprimé leur reconnaissance. «Je suis très heureuse de cette maison, qui m’a aidé à éduquer ma fille», a dévoilé une maman avec émotion.

De la part du gouvernement du Québec, le ministre et député Robert Poëti a remis un certificat de reconnaissance au directeur, Sébastien Babeux. «Ce que vous faites ici, c’est sauver des vies, c’est extraordinaire», a-t-il lancé.

La mairesse Manon Barbe a également pris le micro pour féliciter l’équipe. «La seule personne qui peut décider de votre futur, c’est vous, a-t-elle soutenu. Mais souvent, on a besoin d’aide et d’outils, et la maison des jeunes est là pour ça.»

La Bicoque avait aussi une autre raison de célébrer puisqu’elle recevra dorénavant du financement provenant du programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Il y a deux ans, la survie de la structure était en péril, faute de soutien.

«Nous n’avions jamais eu de financement récurrent avant, ça a demandé énormément de travail pour en arriver là», explique le conseiller d’arrondissement et président du conseil d’administration de la Bicoque, Serge Declos.

Évolution
Il y a 13 ans, Serge Declos était un citoyen impliqué dans plusieurs organismes de LaSalle. Il a eu l’idée d’une maison des jeunes avec le directeur de l’organisme Destination Travail, Philippe Tisseur, lors de son implication auprès de la table de sécurité urbaine de l’arrondissement.

Sébastien Babeux a pris les rênes du lieu deux ans après sa création, en 2010. «Quand je suis arrivé, les jeunes tranquilles n’osaient pas y aller, lance-t-il. Les premières années ont été très difficiles.»

Plusieurs mois d’ajustement ont alors été nécessaires, afin de mettre entre place une véritable structure avec des règles et des activités propices à la socialisation.

«On m’avait donné une liste de 15 noms d’adolescents qui ne devaient pas fréquenter la maison, car ils étaient trop problématiques, raconte M. Babeux. J’ai refusé, car je souhaitais d’abord apprendre à les connaître.»

Le directeur de 42 ans a ainsi développé une relation de confiance avec la plupart des jeunes, tout comme l’a fait la toute première coach Isabelle Chiasson avec la pratique du basketball, en 2011. «On a gagné notre ligue et ça a permis de créer des liens vraiment forts avec les jeunes», ajoute-t-il. Deux d’entre eux sont d’ailleurs devenus ses assistants.

Parmi les personnes qui ont contribué à la réussite du projet, il y a aussi l’agente sociocommunautaire de l’époque, Francine Duval. «Elle m’a appris beaucoup de choses, car elle connaissait très bien les jeunes, leurs problématiques et comment intervenir», soutient Sébastien Babeux.

Mme Duval faisait d’ailleurs partie des invités d’honneur lors des célébrations du 10e anniversaire. «J’ai élevé mes enfants avec vos expériences et je leur ai aussi tellement parlé de vous qu’ils ont l’impression de vous connaître», a-t-elle déclaré avec émotion en s’adressant aux adolescents.

Parcours
Sébastien Babeux a fait des études doctorales en sémiologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Il a par la suite enseigné à l’Université Concordia en histoire de l’art et en cinéma, pendant cinq ans avant de prendre une session sabbatique pour tourner un court-métrage. Au même moment, la maison des jeunes de LaSalle venait d’être vandalisée et le poste de directeur s’est libéré.

Il a présenté sa candidature, sur un coup de tête. Ce qui devait être une expérience de quelques mois s’est finalement transformé en plus de huit années au service des jeunes.

Nouveaux projets
L’équipe composée de deux intervenants et de deux travailleurs de rue à temps plein, ainsi qu’une autre intervenante à temps partiel mènent de front plusieurs projets.Avec «Les murs ont des oreilles», les intervenantes Gabrielle Tremblay et Charlotte Montpetit-Gélinas ont occupé les corridors de l’école à la sortie des classes afin de prévenir l’intimidation.

Des cafés-rencontres avec les parents seront bientôt mis en place. Les éducateurs spécialisés Yao Blaise Adou et Gabrielle Tremblay chercheront à créer un dialogue avec les parents pour aborder différentes problématiques.Un safe space intergénérationnel sera monté par l’intervenante Gabrielle Miller, en collaboration avec une élève de l’école secondaire Cavelier-De LaSalle, Ashley Mbanga. L’espace de prise de parole permettra d’aborder des questions liées aux violences faites aux femmes.

En septembre, un programme pilote offrira de l’aide aux devoirs hebdomadaire pour les élèves du primaire, dans les murs de l’école L’Eau-Vive. Richard Collette, adjoint administratif, Magali Bano, intervenante, ainsi que des tuteurs spécialisés seront responsables de ce projet.

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