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«Vulgarité… racisme… manque de jugement»

Le Messager a demandé au député de Marguerite-Bourgeoys, Robert Poëti, ce qu’il pensait de l’intervention de la policière Stéfanie Trudeau, connue aussi sous le nom de Matricule 728, qui a été suspendue et qui fait l’objet d’une enquête interne du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

«C’est inacceptable! C’est malheureux qu’une policière agisse de cette façon, ce qui vient ternir l’ensemble du travail des policiers. J’ai été policier pendant 28 ans et j’ai enseigné neuf ans à des finissants en techniques policières. Ce profil-là de personne, généralement, ne passe pas à travers les trois années de cégep, l’école nationale de police et les entrevues. Lorsqu’elle résume elle-même les événements, les termes choisis sont mauvais. Il y a de la vulgarité, du racisme, un manque de jugement, un non-respect des citoyens et à la limite, un non-respect des lois et des règles des devoirs et pouvoirs des agents de la paix.»

«Son attitude est complètement à l’opposé de ce qu’on recherche. Dans une situation problématique, le policier doit calmer les gens qui deviennent agressifs. Est-ce que l’opération était à la hauteur de l’infraction ? Pas du tout ! C’est une bonne nouvelle qu’on ait pu avoir sur vidéo ce qu’elle expliquait. Il va y avoir des conséquences qui, probablement, vont nous l’enlever de la route pour une longue période, pour qu’elle ne soit pas en présence de citoyens et qu’elle ne soit pas armée d’aucune façon. Son comportement et son attitude sont complètement dérogatoires à la formation qu’elle a reçue.»

Croit-il que la policière devrait être congédiée? «C’est à la direction de prendre la décision. Pour les congédiements, on tombe en matière de relations de travail. Elle est syndiquée et elle a des droits à travers des erreurs qu’elle a faites. Le congédiement, habituellement, est relié à une faute lourde. Je pense que telle qu’elle est aujourd’hui ou qu’elle était lors de l’événement, elle ne doit plus jamais être en présence de citoyens ou d’interventions.»

A-t-il vécu des situations semblables à la SQ ? «Chaque année, au niveau de la discipline interne, des policiers sont suspendus sans solde pour certaines périodes. Certains sont parfois accusés au criminel. La bonne nouvelle, c’est qu’on les arrête et qu’ils (en) subissent les conséquences.»

Changements de directeur à la SQ

Que pense Robert Poëti, critique de l’Opposition en matière de sécurité publique, du limogeage du directeur de la Sûreté du Québec? Le gouvernement péquiste a remercié Richard Deschesnes qui sera remplacé par Mario Laprise, un ancien leader de l’escouade Carcajou qui revient au bercail après sept années passées à Hydro-Québec.

«Je trouve ça ironique parce qu’en 1995, quand le PQ a pris le pouvoir, il a congédié Robert Lavigne qui était à la tête de la SQ. J’aurais bien pardonné 1995, mais je pardonne moins 2012 parce que je pensais que la société et les gens qui la gouvernent avaient évolué et que le directeur de SQ doit être loyal au gouvernement qu’il sert, et non au parti politique au pouvoir. Le PQ déchirait sa chemise sur le terrain public en disant que c’était incroyable qu’il pouvait y avoir un lien entre le politique et le policier. Aujourd’hui, ils font exactement le contraire. Et au moment où on parle de finances publiques et de budget qu’il faut rattraper, on va se taper (sur le plan salarial) deux directeurs de la SQ pendant un an. Je ne trouve pas que ça va mal aux enquêtes policières. Je ne crois pas qu’il y avait une justification opérationnelle de ne pas être capable de vivre huit mois avec l’ancien directeur.»

Robert Poëti connaît bien le nouveau directeur Mario Laprise. «J’ai travaillé avec lui. C’est un excellent candidat et je ne doute pas de sa compétence. Je suis plutôt sur le fait qu’on congédie M. Deschesnes abruptement, au lieu d’attendre la fin de son contrat.»

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