Réussir les conditions économiques gagnantes en 2015

Le Sud-Ouest de Montréal peut compter sur de nombreux avantages lui permettant de relever les nouveaux défis économiques, estime le journaliste René Vézina.

Devant 85 membres de la Chambre de commerce du Sud-Ouest, réunis au Théâtre Desjardins de LaSalle le 3 décembre, le chroniqueur a prononcé une allocution teintée d’humour.

Parmi les atouts du Sud-Ouest, M. Vézina a parlé «d’une région qui a su renouveler son tissu industriel et qui a décidé de ne plus vivre sur les gloires passées. La population est l’une des plus jeunes de l’île de Montréal».

Il a soulevé le fait qu’une personne sur quatre y est immigrante. «On note un grand pourcentage d’entrepreneurs chez les immigrants. Le français et l’anglais sont parlés par une majorité, ce qui fait qu’on peut y trouver une force de travail pouvant répondre aux besoins».

Parmi les autres avantages, il a parlé du revenu moyen des familles plus élevé que la moyenne québécoise. «Il y a un bon bassin pour soutenir l’économie, même si le taux de chômage de 9,9% est plus élevé que la moyenne».

Les problèmes du Québec
Le conférencier n’a pas mâché ses mots envers le Québec. «Le Québec vise une croissance de 1,9%. Oui, si l’argent pousse dans les arbres. Des mesures prises actuellement ne sont pas très porteuses. Tout ça pour une société qui est, potentiellement, une des plus riches de la planète. Le Plan Nord n’est peut-être pas mort, mais il dort».

René Vézina a parlé d’une épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête du Québec: le vieillissement de la population. «La société québécoise vieillit très rapidement. Il y a plus de gens de 65 ans et plus que de personnes de 15 ans et moins. Ça ne s’est jamais vu dans l’histoire. Avant, les gens prenaient leur retraite à 60 ans, parce qu’à 75 ans, ils étaient morts. Selon l’Organisation mondiale de la santé, au Canada, un enfant sur deux, né depuis l’an 2000, va se rendre jusqu’à 100 ans. Ça devient un fardeau pour notre société».

Concernant l’objectif d’un retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016, René Vézina affirme: «on a des richesses incommensurables, mais on n’a pas le droit d’y toucher. L’État doit «picosser» en multipliant les taxes parce qu’il est incapable de générer de nouveaux revenus».

Donner une chance aux jeunes
Le conférencier est persuadé qu’il faut donner plus d’espace aux nouveaux entrepreneurs. «On a tendance à ne pas donner de chance aux jeunes. On retourne toujours sur ce qui a déjà été fait. Si on veut changer cette dynamique, où les mêmes baby-boomers décident, on va toujours se retrouver à devoir «picosser» dans les poches des contribuables».

Parmi ses conditions gagnantes, René Vézina souligne les suivantes: conserver les organismes de soutien économique, améliorer le transport vers le centre-ville, poursuivre le renouvellement industriel, miser sur l’énergie de la population immigrante, encourager l’installation de familles, travailler à réduire le décrochage scolaire et mettre en valeur la qualité de vie des arrondissements.