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Une rentrée scolaire «pas très humaine» pour des écoliers

Photo: Yves Provencher/Métro

Des élèves de l’école primaire Lanaudière dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, ont appris trois jours avant la rentrée qu’ils changeraient d’école. Une situation vécue difficilement par les parents qui auraient souhaité être avisés à l’avance par la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Au total, ce sont quatre enfants de quatrième année qui sont concernés par le déplacement, appris par les parents le vendredi en fin d’après-midi.

Avec plusieurs écoles déjà pleines à craquer, ces déplacements ne se font pas sans conséquences. Jacenta Girard et son conjoint ont vécu des montagnes russes d’émotions, lors des derniers jours,  quand ils ont appris que leur fille devait changer d’école, alors qu’ils venaient de déménager du Plateau-Mont-Royal à Rosemont, en mai dernier.

«On n’a même pas eu un jour pour se retourner, parce qu’en fin d’après-midi, un vendredi, il n’y a évidemment plus personne à qui parler. J’ai travaillé toute la fin de semaine avec ma voisine à mettre ma fille dans un bon état d’esprit en lui disant qu’elle pourrait aller à l’école avec son amie qui habite à côté de chez nous», raconte Mme Girard.

Le jour de la rentrée, lundi, Mme Girard se présente avec sa fille à son école de quartier St-Jean-de-La-Lande. Or, la personne responsable sur place lui répond que l’école est pleine et que sa fille devra aller dans l’autre école la plus près.

«Elle était déjà bouleversée, parce qu’elle a fait toute sa scolarité à Lanaudière. Là, en plus, on répond devant elle que j’avais qu’à y penser avant de prendre le libre choix. Elle s’est mise à pleurer, à dire qu’aucune école ne voulait d’elle. Je me sentais vraiment impuissante», relate la maman. Les élèves en libre choix, c’est-à-dire ne fréquentant leur école de quartier, s’exposent à être déplacés à leur école de proximité, s’il n’y a plus de place dans leur établissement scolaire.

Leur fille a finalement été admise dans son école de quartier, mardi, car un autre enfant ne s’est pas présenté. «S’il est en voyage avec ses parents et revient dans une semaine, le même manège va recommencer. L’enfant n’est vraiment pas au cœur des préoccupations de la CSDM. L’approche n’a pas été très humaine», remarque Mme Girard.

Préparation
Une membre du conseil d’établissement de l’école Lanaudière estime que la commission scolaire aurait dû informer les parents des quatre enfants concernés par un changement d’école dès qu’ils ont obtenu l’information. «Depuis juin, la commission scolaire à la liste de répartition des classes par école. Les parents auraient dû, à ce moment, savoir que leur enfant changerait d’école», indique Maude Boutet, membre du conseil d’établissement de l’école primaire Lanaudière.

«Les élèves hors quartier savent que ça peut arriver. Mais une rentrée, c’est déjà assez stressant pour un enfant, sans qu’en plus, à la toute dernière minute, on ferme une classe et change d’école», ajoute Mme Boutet.

Il n’y a pas de manque d’espace dans l’école Lanaudière et le local qui devait être utilisé pour la classe retranchée va, pour l’instant, demeurer vide. Ce sont plutôt des considérations budgétaires de la CSDM qui sont en jeu. La commission scolaire souhaite d’abord que chaque classe comporte le maximum d’élèves autorisé par la loi.

La commission scolaire a mise en place un centre d’inscriptions cet été pour tenter d’éviter ces situations. «La malheureuse fermeture d’une classe de 4ème année à l’école Lanaudière est l’effet d’une optimisation inévitable pour retrouver l’équilibre budgétaire», soutient le commissaire scolaire Ben Valkenburg, qui dit comprendre la réalité des parents.

D’autres écoles du Plateau-Mont-Royal ont évité de justesse cette situation, dont Saint-Pierre-Claver, où une classe multiniveau a été créée.

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