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Des ruelles nouveau genre

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Oubliez les ruelles grises et tristounettes, qui n’ont pour vocation que le déplacement des véhicules. L’heure est à l’aménagement et à l’appropriation citoyenne de ces espaces longtemps négligés. Voici un aperçu des différents projets réalisés, cette année, par l’équipe de l’éco-quartier.

Premier arrêt: la ruelle comprise entre les rues Resther, De Bienville, Saint-Hubert et Gilford. Une des entrées a été bloquée et des insertions végétales ont été ajoutées au centre et sur les côtés de la ruelle. De cette manière, les riverains peuvent toujours avoir accès au tronçon transversal avec leur véhicule.

L’excavation centrale, d’une largeur d’environ trois pieds, peut accueillir des vivaces, – choisis en raison de leur résistance au passage des voitures (la hauteur maximale des plantes est d’environ 30 cm), aux intempéries et au sel de déglaçage – tout en permettant de recueillir les eaux de ruissellement, de sorte à désengorger le réseau d’égouts.

« Ce concept a été appliqué à deux autres ruelles. Il s’agit d’un test. Par la suite, l’arrondissement va évaluer comment l’entretien se fait par les riverains et si c’est une solution viable à long terme. Nous croyons que oui », a expliqué Xavier Lafortune, architecte paysagiste à l’éco-quartier..

Bacs à fleurs

Dans la ruelle délimitée par la rue De La Roche, l’avenue Laurier, la rue de Brébeuf et du boulevard Saint-Joseph, ainsi que celle se trouvant entre les avenues Christophe-Colomb et Laurier, la rue De La Roche et le boulevard Saint-Joseph, on a plutôt privilégié la plantation de végétaux dans des bacs spécialement isolés, faits de bois ou de métal.

« Ils sont tous isolés avec de la styromousse extrudée de 1,5 pouce pour éviter que les plantes ne dégèlent lorsqu’il y a un redoux en hiver. Ce qui pourrait être dangereux pour les plantes », a expliqué Diane Boyer, de l’éco-quartier.

Si « l’impact de verdissement » n’est pas le même, cette option permet néanmoins de faire des aménagements ponctuels qui pourront être déplacés dans des lieux restreints, a fait valoir M. Lafortune.

« Même s’ils s’agit de petites interventions, on voit ça comme un pas dans la bonne direction. On espère que les résidents vont en vouloir davantage. Peut-être que dans quelques années, cette ruelle-là (entre les avenues Christophe-Colomb et Laurier, la rue De La Roche et le boulevard Saint-Joseph) pourra être bonifiée », a indiqué M. Lafortune.

Cette saison, près d’une quinzaine de projets ont été déposés. De ce nombre, dix ont été retenus, dont six qui étaient des relances de projets antérieurs. Cela représente un investissement total de 180 000 $.

« La bonification, c’est quelque chose que l’on aimerait beaucoup retravailler à l’éco-quartier, pour justement consolider notre réseau sur le Plateau, avant de l’étendre davantage », laisse-t-il savoir, soulignant du même coup qu’il est parfois difficile de maintenir la mobilisation citoyenne au fil des ans.

La « Cadillac » des ruelles

Gardant le meilleur pour la fin, l’équipe de l’éco-quartier a terminé cette visite guidée avec ce qu’il qualifie de «Cadillac» des ruelles, soit celle située entre les rues Cartier, Masson et Chabot ainsi que l’avenue Laurier.

L’asphalte a été retiré sur les deux tiers du tronçon pour laisser place à un jardin ornemental, où se retrouvent des arbres fruitiers et des végétaux. Celui-ci est traversé par un petit sentier de pierre. Au centre, un parterre a été aménagé en pavé uni, pour permettre aux nombreux enfants du voisinage de s’y amuser, tandis que de l’autre côté, il y a des insertions de gazon à travers des treillis de béton (pavé alvéolé).Des plantes grimpantes ont aussi été plantées pour éventuellement recouvrir les murs des résidences qui bordent la ruelle. Un baril de récupération d’eau de pluie a également été ajouté qui sera utilisé pour l’arrosage des plantes.

Lors de cette dernière escale, le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez a fait une petite allocution.

« C’est à ça qu’on rêvait. C’est quasiment de la magie. Les projets avancent au rythme des citoyens. Des fois, on avance un peu plus vite et on se le faire dire. Un jour, quand on aura plusieurs ruelles de ce genre, ça voudra dire que les gens aiment mieux faire jouer leurs enfants dans la rue que d’y circuler en voiture », a-t-il déclaré.

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