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Le Plateau Est : un quartier à repenser

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Organismes communautaires, commerçants et élus sont unanimes : le secteur Plateau Est, délimité par l’avenue Papineau, la rue Sherbrooke et la voie ferrée du Canadien Pacifique (CP) est en pleine transformation. Ils se sont concertés pour réfléchir à la manière de redévelopper ce quartier.

Les enjeux défendus par les différents acteurs du quartier sont nombreux et diversifiés. Néanmoins, ils sont complémentaires et s’inscrivent dans une vision globale de développement.

La vitalité commerciale selon la SDAMR

La Société de développement Avenue Mont-Royal (SDAMR) souhaite que différentes mesures soient instaurées pour revitaliser l’activité commerciale du secteur. En effet, il serait plus difficile de convaincre les commerçants de s’installer dans l’Est que dans le secteur plus au centre, mieux desservi par le réseau de transports en commun, fait valoir Michel Depatie, directeur général de la SDAMR. Toutefois, il soutient que l’Est réussit quand même à en attirer quelques-uns en raison de ses loyers moins élevés.

« Le secteur Est du Plateau, notamment entre les rues De Lorimier et D’Iberville, est l’endroit où on retrouve le plus de commerces dont la clientèle est essentiellement locale. C’est un peu pour ça que les commerces de cette zone vont moins bien. Il faut élargir la clientèle », soutient M. Depatie, insistant du même coup qu’il est primordial de conserver le caractère familial et « plus paisible » du secteur.

Selon lui, il faut miser sur la mixité, autant sociale que commerciale, pour assurer le développement du quartier. Comme plusieurs autres acteurs locaux, il voit le potentiel qu’offrent les terrains du garage de la Société de transport de Montréal et des anciens locaux du Journal de Montréal. Il désire cependant que des commerces soient construits en bordure de l’avenue Mont-Royal.

« Une des grandes questions qui demeure est l’avenir du terrain du garage de la STM. Ça fait des années que l’on s’associe à la CDC ASGP pour qu’il y ait un développement immobilier comprenant du logement social, ainsi que des commerces sur l’avenue Mont-Royal. Dès qu’il y a autre chose qu’une boutique (par exemple un stationnement ou un projet résidentiel), ça crée un trou et c’est néfaste pour les autres commerces, la propreté et la sécurité », indique M. Depatie.

La vie de quartier selon la CDC ASGP

La Corporation de développement communautaire Action solidarité Grand Plateau (CDC ASGP), qui regroupe différents organismes communautaires locaux, espère que la vie de quartier, au sens large du terme, soit au cœur des réflexions lorsque viendra le temps de repenser le quartier. Bien que l’organisme n’ait pas encore de position formelle sur le sujet (une étude auprès des organismes est en train d’être réalisée et ses conclusions devraient être rendues publiques dans les semaines à venir), le responsable du dossier Plateau-Est, Pierre-Antoine Lamoureux, soulève certaines pistes de solution.

M. Lamoureux estime que le Quartier vert, actif et en santé, mis de l’avant par le Centre d’écologie urbaine de Montréal, constitue un « gros morceau ». Ce projet propose de repenser l’aménagement urbain de manière à y intégrer davantage de transport actif (des démarches pour augmenter l’offre de service du circuit 97 de la STM sont en cours) et de mesures de verdissement. Sans les transformer, il faut définir la vocation des secteurs qui n’en n’ont pas encore, indique-t-il.

Le porte-parole de l’ASGP croit également qu’il est primordial d’offrir plus d’activités d’animation dans les rues et dans les parcs, ainsi que de bonifier les offres en logement social et en sécurité alimentaire.

« On retrouve des grosses poches de pauvreté dans ce secteur. Des gens vivent une situation financière difficile. Il doit y avoir une réflexion pour améliorer l’offre en alimentation.

« La culture du quartier est en train de changer. On remarque que certaines populations vulnérables sont en train de s’isoler. C’est une situation qui est préoccupante, car c’est de plus en plus difficile d’aller les chercher », fait valoir M. Lamoureux.

Un quartier « élargi » selon Josée Duplessis

La conseillère de Ville pour le district DeLorimier, Josée Duplessis, souhaite que le secteur du Plateau-Est demeure une zone d’emploi pour les résidents de l’arrondissement.

« Quand on parle de mixité de quartiers et de mixité des fonctions, il faut penser aux gens qui ont des doctorats, mais aussi à ceux qui n’ont pas de diplôme. Ils ont tous besoin de travailler. Nous avons des emplois non spécialisés dans l’Est du Plateau et il faut les conserver », dit-elle.

Même si elle insiste sur la dimension locale du développement, elle croit qu’il faut le penser d’une manière plus globale.

« Il faut que le développement économique se fasse autrement, de façon juste et équitable. On peut (re)développer certains quartiers où il fait bon vivre, se divertir et travailler. Évidemment, il ne faut pas voir ça comme un quartier fermé. Par exemple, si on vit dans le Plateau, qu’on se divertit dans le centre-ville et que l’on travaille dans Rosemont ou Villeray, ça demeure encore à l’échelle humaine », fait-elle valoir.

Lorsqu’elle parle du développement du secteur Plateau-Est, elle fait un parallèle avec le quartier Rosemont – La Petite-Patrie qui, autour de l’Espace affaires Rosemont, a su conserver une certaine mixité, notamment avec le projet Norampac qui mêle logement social et communautaire, condos et commerces. La conseillère croit également que le développement rosemontois attirera des gens dans les organismes communautaires et institutions de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal.

 

Pour en savoir plus:

Métamorphose de la zone industrielle du Plateau Est

Plateau Est: une zone d’emploi à préserver

 

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