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La CDEC au front contre l'abolition des CLD

Bouchard Catherine - TC Media
La Corporation de développement économique communautaire (CDEC) Centre-Sud–Plateau-Mont-Royal décrie la décision du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, qui pourrait abolir les centres locaux de développement (CLD) et CDEC.

Au moment d’écrire ces lignes, le ministre avait affirmé vouloir « se concentrer sur la mission plutôt que sur les structures », sans toutefois confirmer s’il se dirigeait bel et bien vers une abolition possible des CLD et CDEC.

Quelque 55 % du financement serait coupé, une fois le pouvoir du développement économique local transféré aux municipalités régionales de comté (MRC) et aux villes de Montréal et Québec, selon les informations rapportées par plusieurs autres médias. Ce financement sert uniquement aux salaires des employés s’occupant de l’accompagnement dans les CLD et CDEC. Rien n’a été précisé concernant les fonds utilisés pour les prêts aux entreprises.

Localement, les intervenants dénoncent cette restructuration, affirmant que les structures sont déjà performantes. À cet égard, 89 % des entreprises ayant reçues de l’accompagnement de la CDEC Centre-Sud–Plateau-Mont-Royal sont toujours en affaires après cinq ans.

En moyenne, les CLD obtiennent un taux de réussite de 75 %. Sans aide des CLD, le taux de réussite des nouvelles entreprises n’est que de 34 %. En 2013, la CDEC du secteur a prêté 795 000 $ ce qui a généré 6,2 M$ en investissements. Un total de 273 emplois ont ainsi été créés ou consolidés dans Le Plateau-Mont-Royal.

« Les CLD et CDEC ont une expertise hyper locale qui permet à des entreprises innovantes et nouveau genre d’émerger. Je pense à Déménagement Myette, qui à la base était seulement un gars avec son vélo, pas du type costard. Nous savions toutefois que cela avait le potentiel de fonctionner dans le Plateau-Mont-Royal et nous l’avons aidé », souligne le directeur général de la CDEC Centre-Sud–Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin.

Le propriétaire de Déménagement Myette, Julien Myette, souligne que le coup de pouce de l’organisme a été bénéfique lors d’une période plus difficile.

« Ma compagnie était en opération depuis environ deux ans lorsque je les ai contactés. À ce moment critique, la CDEC m’a beaucoup aidé en m’octroyant un prêt qui m’a permis d’acquérir du nouvel équipement, afin de fournir davantage à la demande, sans quoi il est probable que j’aurais eu à fermer les portes. Aujourd’hui, j’ai 12 remorques et autant de vélos, ce qui me permet de bien fournir à la demande », affirme M. Myette.

M. Rabouin cite aussi l’entreprise Alvéole en pleine expansion, qui installe et entretient des ruches urbaines. Leurs locaux sont sur la rue De Bordeaux.

De l’argent neuf dans cinq ans?

Par ailleurs, le directeur général de la CDEC se questionne sur les fonds de chaque organisme.

« Actuellement, nous avons un fonds de roulement qui est rentable grâce à notre taux de réussite de 89 %. Nous prêtons avec intérêt, ça éponge donc le déficit des entreprises qui ferment leurs portes dans la phase de démarrage. Il n’y a pas d’argent neuf qui est injecté, c’est à nous de le faire fructifier. Cependant, avec une diminution de l’accompagnement, on va se retrouver avec un taux de réussite semblable à la moyenne québécoise de 34 % et il faudra réinjecter de l’argent régulièrement. »

Le maire Luc Ferrandez a affirmé en conseil d’arrondissement que les négociations ont eu lieu à huis clos entre le maire de Québec Régis Labeaume et le maire de Montréal Denis Coderre avec l’Association des municipalités du Québec.

« C’est du jamais vu, un dossier comme celui des CLD qui se règle à portes closes comme ça a été le cas. », affirme M. Ferrandez.

Une motion d’urgence d’appui aux CLD et CDEC a d’ailleurs été votée à l’unanimité lors de la séance du conseil.

« Nous avons actuellement des structures de développement économique qui sont efficaces et souples. Les outils sont le plus près possible des entrepreneurs. En changeant cela, on va demander aux nouveaux instigateurs de projets de se perdre dans les dédales bureaucratiques de la Ville-centre », souligne le conseiller de Ville du Mile End, Richard Ryan.

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