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De Montréal au Yucatán en kayak: un défi né d’une blague entre amis

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Julien Granger débutera la folle aventure, en mai, de parcourir 9000 kilomètres en kayak, en 13 mois, de Montréal à la péninsule du Yucatán au Mexique.

Le résident du Plateau-Mont-Royal sera accompagné lors de ce périple  par ses complices, Nuka De Jocas-McCrae et Luc Labelle. Le Défi go fetch, le nom qu’ils ont donné au périple, est né d’une blague. «Et si on allait en kayak jusqu’au Panama», rigolait Nuka. Les jeunes hommes ont alors ri un bon coup. Toutefois, plus le temps avançait, plus l’aventure leur semblait possible. Les trois meilleurs amis se connaissent depuis le secondaire et ont déjà fait 2500 km de vélo ensemble, à travers le Canada. Ils se savaient donc tout à fait capables de faire un tel voyage ensemble et de préserver une bonne dynamique.

«Nous serons trois à prendre des décisions stressantes au quotidien. Je suis confiant que ça va bien aller, car nous avons tous des forces différentes et complémentaires. Aussi, nous avons souvent voyagé ensemble, alors on sait quand l’autre est fatigué et donc, de lui laisser plus d’espace», affirme M. Granger.

frontPlutôt que le Panama, les garçons ont opté pour la péninsule du Yucatán au Mexique, considérant le tout plus réaliste. Ils prévoient de 12 à 15 mois pour parcourir la distance.

«Ça va dépendre beaucoup de la météo. En attendant, on met les chances de notre côté. Ça fait deux ans qu’on se prépare en s’entraînant, en suivant des cours de kayak, en apprenant un maximum sur notre équipement. Personnellement, je suis la personne la plus manuelle de l’équipe, j’apprends donc ce que je peux faire pour créer de l’équipement sur mesure, si le nôtre brise. On travaille à temps plein pour préparer ce voyage», explique M. Granger.

Une mentor hors pair
Mylène Paquette, la navigatrice québécoise ayant traversé l’Atlantique en solo, a pris sous son aile les trois jeunes hommes de 26 ans, depuis deux ans déjà, en prévision de cette épopée.

«C’est incroyable d’avoir son expertise. Nous n’aurions pas pu avoir une meilleure mentor. Bien que les embûches seront différentes, puisque nous longerons la côte, alors qu’elle était en pleine mer, ça se ressemble. Dans son cas, en plein milieu de l’océan, si tu as un pépin, tu dois te débrouiller seul. Nous, nous pouvons rejoindre la côte, mais il faut affronter les vagues et la marée», indique M. Granger, qui sera le bricoleur du groupe, étant technicien pour motocyclette de formation.

Pour réussir à se dédier entièrement à la préparation de ce projet, les jeunes hommes ont recours à la subvention Jeunes volontaires, d’Emploi Québec. Cette dernière leur permet de subvenir à leurs besoins, le temps de la préparation. Leur équipement est commandité par diverses entreprises de plein air.

Voyager et sensibiliser

En plus du Défi go fetch, les jeunes hommes ont décidé de sensibiliser les enfants à l’importance de ne laisser aucune trace dans leur environnement, lorsqu’ils voyagent. Ils ont fait le tour de plusieurs écoles de Montréal, depuis le début de leur préparation, pour discuter de leur expérience et partager avec les jeunes ce qu’ils s’apprêtent à vivre.

«Ça allait de soi, car Nuka a un baccalauréat en tourisme d’aventures et nous avons une conscience de l’éthique du plein air. On veut aussi s’imprégner des diverses mesures environnementales qui se font sur les villes côtières. Nous allons alimenter une plateforme éducative sur notre site Internet régulièrement. Nous prévoyons d’ailleurs faire environ 30 km par jour, pour se laisser du temps pour filmer et rencontrer les gens des localités», indique Julien Granger.

Les trois Canadiens font une campagne de sociofinancement pour acheter le matériel informatique hydrofuge, ainsi que la caméra, dont ils auront besoin pour rester en contact avec les groupes scolaires avec lesquels ils ont développé des contacts, en parlant de leurs projets aux professeurs et directions.

L’initiative découle d’une collaboration avec Sans trace Canada, un organisme dédié à l’éthique du voyage. Ils espèrent conscientiser les jeunes à l’importance de l’écotourisme et à laisser l’endroit où ils passent exactement comme il était avant leur arrivée. Ils sensibiliseront également les enfants à la pollution des berges, phénomène qu’ils risquent de fréquemment constater, lors de leur descente vers le Mexique.

Des écoles du Plateau-Mont-Royal participeront à l’activité, ainsi que d’autres institutions scolaires de Montréal.

Une campagne de sociofinancement est en cours, pour l’achat du matériel électronique hydrofuge, dont les trois hommes auront besoin pour rester en contact avec les groupes scolaires québécois. Ceux qui le désirent peuvent faire un don sur leur site Internet.

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