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Sur le point d’accoucher, en pleine campagne électorale

Photo: FELIX O.J. FOURNIER / TC Media

Alors que la campagne électorale passera à la quatrième vitesse en septembre, la candidate du Parti libéral du Canada (PLC) dans Laurier-Sainte-Marie, Christine Poirier, devra faire une pause d’une semaine, car elle devrait accoucher le 1er septembre.

«Après la naissance, je vais prendre une semaine de repos avec ma famille, mais par la suite, je vais traîner ma fille partout. Un bébé naissant, ça dort beaucoup, je ne crois pas que ce sera un problème. J’ai aussi la chance d’avoir ma mère qui va m’accompagner et m’épauler, lorsque nécessaire», assure la candidate.

Son équipe continuera de faire campagne en son nom pendant sa courte absence. Jusqu’à mardi, date anticipée de l’accouchement, la candidate a un agenda chargé d’évènements dans le comté.

Lorsque questionnée sur la possibilité d’entrer en travail alors qu’elle arpente la circonscription, la candidate rigole.

«Il y a huit ans entre mes deux grossesses, c’est presque comme si c’était un premier bébé. Ça va prendre un certain temps», indique Mme Poirier.

Un bébé surprise
La politicienne n’avait pas prévu d’avoir un enfant à cette période, mais a décidé de concilier les deux.

«J’ai été investie le 20 mai 2014 et j’ai appris que j’étais enceinte vers Noël. Ça faisait un certain temps qu’on essayait d’avoir un enfant avec mon conjoint, ça nous est donc arrivé comme un beau cadeau», affirme la candidate.

Aucune annonce formelle n’a été faite auprès des instances du parti sur sa grossesse. La nouvelle s’est répandue tranquillement, après le cap des trois mois, moment où Mme Poirier a commencé à en parler à ses collègues.

«Tout le monde la félicitait. Ça n’a pas été un point à notre ordre du jour lors de notre rencontre qui a suivi cette nouvelle. Certaines personnes ont eu des craintes quant à la possibilité de concilier les deux, la campagne et la grossesse, mais ne les ont pas verbalisées. Au fil du temps, tout le monde a pu constater que ça ne posait pas de problème», indique la secrétaire de l’exécutif du PLC dans Laurier-Sainte-Marie et directrice de campagne de Mme Poirier, Christina Lazarova.

Deux votes pour le prix d’un
Une courte balade sur l’avenue Laurier, jeudi après-midi, avec la candidate, a permis au journal Le Plateau de constater que la grossesse de la candidate peut même être un avantage.

LP-PLC-2015-ELECTION-PMR8«Hey! Le bébé peut sortir à n’importe quel moment, là!» s’exclamait un passant, en s’approchant de Mme Poirier.

La candidate, fine stratège, profite du moment pour parler de sa course électorale et du programme du PLC. Le passant promet alors de voter pour elle. «Je vais voter pour vous deux», dit-il en pointant le ventre bombé de la politicienne.

Le même manège se répète avec un autre passant, une minute plus tard seulement. «Ça va être un garçon avec une bedaine pointue comme ça!» soulignait-il. La candidate indique que non, ce sera une petite fille et encore une fois, elle présente son programme et obtient la promesse d’un vote.

«C’est toujours comme ça. Avant même que j’aie la chance de me présenter, les gens viennent me féliciter et m’aborder dans la rue», relate-t-elle.

Deux poids, deux mesures
La conseillère de Ville d’Ahunstic, Émilie Thullier, qui a été au cœur du débat sur les congés maternité pour les élus, alors qu’elle a mis au monde un petit garçon un an après son élection, souligne que la question d’une grossesse lors d’une campagne ne se poserait pas pour un homme.

«Aux dernières élections provinciales, la conjointe d’un homme politique a accouché le jour du scrutin. Plein d’hommes politiques ont de très jeunes enfants et doivent s’absenter, parce que leur enfant naît, mais ça, on en parle pas ou si on en parle, c’est vu de façon positive. Si c’est positif pour un homme, ce doit être positif pour une femme aussi», indique l’élue.

Pour elle, beaucoup de travail demeure à faire pour enlever les obstacles empêchant les jeunes femmes de se lancer en politique.

Rappelons que d’autres politiciennes ont vécu des campagnes électorales avec des bébés naissants, notamment Diane Lavallée, candidate pour le Parti québécois dans Jean-Talon en 1994. Elle a mené sa campagne alors qu’elle venait tout juste d’accoucher. L’ex-première ministre, Pauline Marois, a accouché 11 jours après avoir été élue pour la première fois, le 13 avril 1981.

Au moment d’écrire ces lignes, la candidate Christine Poirier n’avait pas encore accouché.

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