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Une nuit dans la peau d’un bénévole de l’Opération Nez rouge

Les Léonardois peuvent appeler un bénévole d'Opération Nez rouge jusqu'au 31 décembre. Photo: Archives TC Media

Tous les soirs durant le temps des Fêtes, les bénévoles d’Opération Nez rouge se dévouent pour s’assurer que les Montréalais ne tombent pas dans le piège de l’alcool au volant. L’équipe de TC Media s’est immiscée au sein des chauffeurs, le temps d’une nuit.

Mercredi soir. La journaliste, accompagnée de sa frangine, arrive à 22h au quartier général montréalais d’Opération Nez rouge, au cégep du Vieux-Montréal. La formation et la remise du matériel complété, un chiffre d’équipe est attitré. Équipe numéro 13. Ça ne s’invente pas. Est-ce que ça portera malheur?

«Je suis née le 13. Ce n’est pas un chiffre qui m’a porté malheur jusqu’ici», souligne avec optimisme la journaliste.

Bénévole par conviction
Il est 23h. Déjà, on reçoit des appels.

Premier raccompagnement: une bénévole de Nez rouge, Line, trop fatiguée pour conduire. L’équipe numéro 13 se dévoue donc pour la reconduire chez elle, à quelques rues de là.

«Ça fait presque 24 heures que je n’ai pas dormi. J’ai été au travail, je suis venue ici, puis j’ai dormi 2-3heures et je suis retournée travailler», relate la vaillante bénévole.

Son implication a débuté en raison d’un tragique incident.

«Un de mes amis s’est fait renverser par un soûlon et il est devenu paraplégique. Je me suis dit, plus jamais! C’est pour ça que je m’implique à Nez rouge», raconte Line.

Quelques rues plus loin, l’équipe 13 dépose le véhicule dans l’entrée de la dame, et repart dans la nuit.

Un petit verre de trop
Le raccompagnement suivant a lieu au centre-ville. Il est maintenant minuit. L’équipe Nez rouge vient chercher un couple qui était au restaurant. Destination: Rosemont.

«On ne s’attendait pas à devoir prendre un Nez rouge. Au restaurant, on a pris une bouteille de vin et les cocktails étaient gratuits pour les filles, donc on est mieux d’avoir recours à votre service», raconte Mélina.

La jeune femme, dans la fin vingtaine, a le mal des transports. L’accompagnatrice doit donc d’asseoir à l’arrière.

«C’est la première fois que je me fais raccompagner en tant que cliente par Nez rouge. Je l’ai fait quelques années en tant que bénévole», relate Mélina.

L’Équipe numéro 13 dépose le couple à son domicile, tout près du marché Jean-Talon, puis c’est reparti pour un tour.

«J’aurais été correct, mais…»
Cette fois-ci, elle va chercher Samuel, un étudiant venant de terminer sa session, dans un bar populaire de Ville-Marie. L’homme d’une vingtaine d’années célébrait la fin d’examens autour de quelques pintes.

«J’aurais été correct, mais mes amis m’ont convaincu de vous appeler», indique-t-il, le regard pourtant vitreux et l’élocution chancelante.

Nous raccompagnons Samuel à son domicile de Laval, à Pont-Viau.

Vers 2h du matin, l’équipe reçoit une autre affectation, dans le Sud-Ouest de Montréal, sur la rue Wellington.

C’est cette prochaine rencontre qui rappelle au groupe de bénévoles que l’Opération Nez rouge, ce sont aussi des rencontres humaines hors du commun.

André avait un party de bureau bien arrosé qui s’est terminé dans le luxueux condo d’un de ses collègues.

L’homme, début quarantaine, est originaire d’Amérique du Sud. Lui et sa femme sont des réfugiés, arrivés au Québec en 2002.

«Je suis vraiment content qu’on accueille des réfugiés syriens, parce que moi et ma famille, nous sommes passés par là. On a fui la guerre et on est vraiment bien au Québec», continue le Montréalais.

L’équipe numéro 13 dépose son véhicule devant sa résidence, dans Côte-Saint-Luc, puis écoute les ondes.

Divagation de fin de soirée
Vers 3h, sur les ondes radio, malgré de petites voix, les conducteurs commencent à être cabotins.

«Équipe numéro 3. On vient de terminer un raccompagnement et on est prêt à aller jusqu’en Australie, s’il le faut», propose une voix de jeune homme sur les ondes.

«Je ne crois pas que d’aller jusqu’en Australie soit nécessaire, mais on apprécie», répond la répartitrice, visiblement amusée.

Puis, une autre équipe renchérit.

«Nous, on est prêt à aller jusqu’en Amérique du Sud», indique un autre jeune homme.

L’équipe numéro 13, elle, est claquée. Il est 3h15, elle rentre au quartier général, pour un repos bien mérité.

Nez Rouge en chiffres
-Nez rouge a effectué 2232 raccompagnements à Montréal, jusqu’ici cette année.
-16 589 automobilistes ont été ramenés sains et saufs chez eux, en date du 21 décembre 2015.
-Nez rouge a effectué son 2millionième raccompagnement en 2015.
-Opération Nez Rouge a été créée en 1984

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