Soutenez

Des commerces privés de terrasse

Photo: Collaboration spéciale

Des commerces se sont vus refuser des permis de terrasses dans le Mile End, car l’arrondissement considère que des rues telles Saint-Viateur et les avenues Bernard et Fairmount sont semi-résidentielles.

La chaîne L’Gros Luxe, née dans Le Plateau-Mont-Royal, a attendu 15 mois avant d’obtenir une réponse concernant sa demande de dérogation pour son commerce sur l’avenue Bernard Ouest. Selon l’arrondissement, le délai moyen pour ce type de dossier est de quatre à dix mois, en excluant l’étude préliminaire.

L’administration locale a finalement rejeté la demande du restaurant, indiquant que l’espace risquait d’être trop achalandé.

«Je suis vraiment déçu. J’ai investi 10 000$ en frais et attendu un an et demi, pour finalement être victime de ma popularité», indique le copropriétaire, Alex Bastide.

Le restaurant à déjeuner, B & M, n’a lui non plus pu obtenir ce type d’aménagement, du côté de Saint-Viateur Ouest.

«Ça fait trois fois qu’on demande un permis et qu’on nous dit non. On nous dit qu’il n’y aura pas de terrasse sur rue sur Saint-Viateur, parce que c’est semi-résidentiel. Pour nous, c’est une source de revenus importants en moins», regrette le propriétaire, Fonda Sourligas.

Ce dernier croit que son projet embellirait l’espace public.

«Ce serait un bel espace. En plus, la Ville se prive d’une source de revenus. J’ai deux autres restaurants dans Notre-Dame-de-Grâce et je n’ai pas ce problème», nuance-t-il.

Même son de cloche du côté du pub Bishop n’ Bagg.

«On n’est pas capable d’avoir une terrasse. Le Plateau-Mont-Royal nous dit que le zonage ne permet pas ces aménagements», déplore le propriétaire du bar, Steven Owen. Ce dernier croit qu’il serait préférable d’avoir une terrasse pour animer l’espace plutôt qu’une place de stationnement.

«Je trouve que c’est le genre de choses qui améliore la qualité de vie dans un quartier.»

Le conseiller de Ville du district Mile End, Richard Ryan, affirme que les avenues Fairmount et Bernard, ainsi que Saint-Viateur sont des rues commerciales à plus faible densité.

«Ce n’est pas la même catégorie commerciale que Saint-Laurent, par exemple. Il y a plus de résidences autour, alors les terrasses sur rue, ça ne va pas de soit.»

Le zonage ne permet actuellement pas de tels aménagements sur ces rues dans le Mile End. L’élu affirme toutefois que des projets de placottoirs peuvent être étudiés.

«Ces espaces bénéficient au plus grand nombre. Le problème avec les terrasses, c’est qu’on a pas le contrôle sur les heures de fermeture», mentionne M. Ryan.

Les placottoirs, qui seront aménagés sur l’artère, ne permettront pas de compenser pour l’absence de terrasse, estime M. Sourligas.

«En plus, ils vont devoir faire des travaux qui nous priveront de notre trottoir pendant trois ou quatre semaines de l’été», décrie-t-il.

Autres problèmes
Le bar le Ping Pong a reçu pour sa part une augmentation du coût de sa terrasse de 900$, sans explication.

«C’est exactement la même demande que l’an passé. C’est une augmentation de 10% sans explication», souligne Alex Hamel, copropriétaire du Ping Pong.

Du côté de l’arrondissement, on justifie l’augmentation par rapport au délai.

«La différence de prix s’explique par la durée de trois semaines supplémentaires cette année: l’occupation du domaine public débute le 15 avril 2016, versus le 4 mai en 2015», précise la chargée de communications du Plateau-Mont-Royal, Catherine Piazzon.

Nouvelle réglementation dans Rosemont
Dans l’arrondissement voisin, à Rosemont–La Petite-Patrie, on s’est doté d’un processus simplifié pour encourager la multiplication des terrasses. Les permis pour nouvelles demandes sont délivrés souvent le jour même, au guichet.

«On permet les terrasses partout où le zonage est commercial. On a voulu réduire le fardeau administratif au maximum», souligne le maire François Croteau.

Le processus de tarification a aussi été modifié. Un prix fixe de 262$ s’ajoute au tarif de 11$ le pied carré.

Le calcul actuel dans les 18 autres arrondissements de la ville de Montréal tient compte de la valeur au pied carré du terrain sur lequel est situé le commerce, la superficie de l’espace occupée, ainsi qu’un «facteur multiplicateur», multiplié par 10%.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.