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L’Épiphanie chez les Orthodoxes roumains

Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Provenant d’une scission de la chrétienté, la religion orthodoxe a longtemps été interdite en Roumanie. Aujourd’hui, la liberté de culte permet à tout un peuple de renouer avec sa tradition. Incursion dans cette communauté d’Europe de l’Est pour fêter l’Épiphanie.

La mission Saint-Élie du prêtre Ioan Cotrigasanu a pignon sur rue dans l’église Saint-Justin depuis 2013 et dessert l’est de l’île. Contrairement à la fête des rois des catholiques, qui célèbrent la visite des rois mages à l’enfant Jésus, l’Épiphanie orthodoxe souligne le baptême du christ dans le Jourdain.

« Dans la tradition orthodoxe, on a deux prières pour bénir l’eau. La grande bénédiction se fait à l’Épiphanie et la deuxième, la petite, se fait n’importe quand.»

— Ioan Cotrigasanu, prêtre orthodoxe de la mission Saint-Élie

«Le prêtre bénit l’eau et bénit ensuite les fidèles ainsi que l’église avec cette eau», explique la paroissienne Augustina Lainescu, qui habite à proximité de la mission. Cette célébration souligne la fin de la période des Fêtes et le retour à la vie quotidienne.

Le 6 janvier se fêtera avec une messe ordinaire du dimanche, suivie de la bénédiction de l’eau. L’eau bénite est consommée en petite quantité, chaque matin pendant 10 jours. Elle est ensuite utilisée à plusieurs fins, selon le besoin des paroissiens.

Chapelle de Longue-Pointe
La première construction orthodoxe roumaine de Montréal s’est érigée à Longue-Pointe, en 1913. Rapidement, cette chapelle de la rue Bruxelles est devenue trop petite pour accueillir les croyants. D’autres constructions s’en sont suivies, d’abord sur la rue Rachel, puis d’Iberville, pour finalement mener à la construction de ce qui deviendra la cathédrale de l’Annonciation, dans Villeray.

Une centaine de fidèles fréquentent la mission Saint-Élie. Ils proviennent majoritairement d’Anjou, mais aussi de l’est de l’île, jusqu’à Repentigny. La communauté roumaine orthodoxe possède dix lieux de culte dans le grand Montréal.

Contrairement aux catholiques, les prêtres orthodoxes ont une famille. « Un père qui a une famille, qui est marié, quand il vient se confesser, il se confesse à quelqu’un qui est marié, qui comprend la vie de famille », explique le prêtre Cotrigasanu.

Les religions catholique et orthodoxe sont considérées comme « deux sœurs » de la chrétienté. Le schisme s’est effectué au moyen-âge, alors que les catholiques voulaient s’impliquer en politique et que les Orthodoxes préféraient conserver les traditions du culte.

La Roumanie est un des dix pays d’où provient la majorité des immigrants de l’agglomération de Montréal. Un recensement de 2016 effectué par la Ville en dénombrait 14 255. Parmi eux, 945 habitent les arrondissements Anjou et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

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