Jo-Annie fait ses adieux à la nage synchronisée

Après avoir participé à ses premiers Jeux olympiques au sein de l’équipe canadienne de nage synchronisée cet été, Jo-Annie Fortin a décidé de clore une étape importante de sa vie. La résidente de Mercier a choisi de quitter la piscine pour les bancs d’école.

« Ça fait un petit bout que j’y pensais. Ce n’est pas une décision que tu prends avant les Jeux. Je l’ai pris après les Olympiques. J’ai terminé mon cégep en avril dernier. Je savais que j’allais commencer mes études universitaires à McGill cet automne. C’était un bon timing. J’ai réalisé mon grand rêve sportif. J’entame le deuxième de ma vie, obtenir mon doctorat en psychologie. C’est un beau moment pour cette transition-là, même si elle n’est pas facile », explique la retraitée de 21 ans.

Après plus de 14 ans de sacrifices et d’efforts, c’est dur de tourner la page. « La synchro prenait 50 h dans ma semaine. C’était pratiquement toute ma vie. Je rêvais des olympiques depuis que j’avais 8 ans. C’était mon étiquette et la changer, ce n’est pas facile. Je ne regrette pas ma décision. Ce dont je m’ennuie le plus, c’est ma gang. On s’appelait la famille. C’est quelque chose qui va me manquer beaucoup », avoue-t-elle.

Les Jeux olympiques

Après tant de travail, l’ancienne athlète a finalement réussi à participer aux Jeux olympiques. Accompagnée de huit nageuses, Jo-Annie a offert ses meilleures performances pour décrocher la quatrième place mondiale.

« C’est dur de décrire cette expérience en mots. J’attendais ça depuis tellement longtemps. C’est un moment très intense qui passe très vite. Il n’y a pas beaucoup de sportifs qui se rendent à ce niveau-là. C’est un privilège et une fierté d’y participer. Connaître les Olympiques, ça pèse gros dans une vie. Ça vaut n’importe quel sacrifice que j’ai fait », affirme-t-elle.

Passer à côté d’une médaille a été dure pour la formation canadienne qui visait l’une des trois premières positions. « C’est une amère quatrième place, car tout le monde nous disait qu’on s’était fait voler », admet l’étudiante.

Toutefois, tenter de monter sur le podium en 2016 n’était pas dans les projets de la nageuse. « Je n’étais pas prête à attendre un autre quatre ans, pour voir si on allait l’avoir notre médaille. Oui, c’est le sport que j’aime le plus, mais c’est beaucoup d’investissement et c’est difficile de concilier les études et le sport. Quand on est très perfectionniste comme moi, on veut donner son 100 % dans les deux domaines », souligne-t-elle.

Sur les neuf athlètes olympiques de l’équipe canadienne de nage synchronisée, six ont décidé de prendre leur retraite cette année. « C’est au tour des filles qui restent de vivre leur rêve olympique. Elles vont commencer une nouvelle aire », indique la Montréalaise.

Une nouvelle vie

Arrêter les entraînements est un gros pas dans la vie de Jo-Annie. « Je n’ai jamais fait de l’école à temps plein. Même au secondaire, j’étais dans un programme sport-études. Alors, j’allais à l’école le matin et à la piscine l’après-midi. C’est une première pour moi. Je me sens comme un poisson hors de l’eau, dans tous les sens du terme », soutient-elle.

Routefois, elle ne renonce pas complètement au milieu sportif. « Je songe à aller dans la psychologie sportive. Je sais l’importance du mental lors d’une grande performance. Mais c’est avec les cours de mon baccalauréat que je vais savoir davantage dans quoi je vais aller. Je vais voir ce qui va m’allumer le plus et me diriger vers cette branche. Je me garde toutes les portes ouvertes », fait-elle valoir.

Outre ses coéquipières, la nage manque aussi beaucoup à l’athlète. « J’ai toujours dit que j’étais à moitié poisson ou à moitié sirène. Je m’ennuie déjà de l’eau. Après le début de la session, je vais essayer d’aller nager », confie-t-elle.

Après son rêve olympique, Jo-Annie entame sa nouvelle carrière. « Mes objectifs sont tous tournés vers les études. C’est un autre mode de vie et je veux y mettre toutes mes énergies. C’est mon nouveau rêve, ma deuxième vie », annonce-t-elle.

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