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Un centre communautaire aux allures de mosquée dans Mercier

Photo: Steve Caron/TC Media

Le projet envisagé par l’imam Hamza Chaoui n’est pas très différent sur la forme de ce qui se passe dans plusieurs autres centres communautaires de la métropole. Dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM), des séances de prière sont tenues régulièrement au centre communautaire Al Hidaya, ce qui contrevient au certificat d’occupation de l’organisme.

En entrevue avec Le Flambeau, le président du centre, Said Razzouk, ne s’en cache pas. Des espaces pour la pratique de la prière, séparant les hommes et les femmes, ont été aménagés à l’intérieur du bâtiment du 5955, rue Hochelaga.

Au cours de l’entretien, M. Razzouk utilise d’ailleurs le terme mosquée à plusieurs reprises.

«Nous avons plusieurs personnes qui viennent à notre mosquée pour la prière du vendredi. Nous tenons également des activités sportives, culturelles et récréatives. Le samedi, il y a des ateliers d’aide aux devoirs. Nous ne faisons pas que prier.»

Pourtant, le certificat d’occupation du centre Al Hidaya en est un pour un centre communautaire. Même avant le resserrement de la réglementation par les élus de l’arrondissement, qui précise la définition de centre communautaire pour exclure toute la question religieuse de l’équation, le fait de tenir des activités liées à un lieu de culte (prière) contrevenait aux règles édictées.

«Nous avons plusieurs personnes qui viennent à notre mosquée pour la prière du vendredi» -Said Razzouk, président du centre communautaire Al Hidaya

«La prière n’est qu’une infime partie de ce que nous faisons, répète M. Razzouk. Lors d’une activité, lorsque vient l’heure de la prière, nous prenons une pause de 10 minutes pour prier et ensuite nous reprenons notre activité.»

Les inspecteurs de l’arrondissement sont d’ailleurs intervenus pour que le centre se conforme à son certificat d’occupation, soit le 13 décembre 2013. Un avis d’infraction a alors été émis, de confirmer le maire de l’arrondissement, Réal Ménard. Depuis, rien.

Une façon de faire répandue
Une source de la communauté musulmane, qui préfère garder l’anonymat, indique que de demander un certificat d’occupation pour un centre communautaire, bien qu’en fait les activités s’apparentent davantage à celles d’un lieu de culte, est une façon de faire répandue.

Ce serait beaucoup moins contraignant de procéder ainsi, souligne notre interlocuteur.

Plusieurs arrondissements ont des règlements qui permettent les lieux de culte dans des secteurs industriels, notamment les arrondissements d’Anjou et de Montréal-Nord. En faisant une demande sur la base d’un centre communautaire, cela permet à un requérant d’implanter son centre à proximité d’un secteur résidentiel ou d’un secteur mixte. Donc, d’être plus près des gens, et par le fait même, plus accessible.

La cohabitation avec les résidents du quartier semble se dérouler plutôt bien. Seule la question du stationnement, lors de la prière du vendredi, est irritante.

«De jour, il est difficile de garer sa voiture dans le secteur. Les places sont rares et avec les gens du centre communautaire, ça ne facilite pas les choses. Sinon, ils ne sont pas très dérangeants», dit un citoyen qui habite à quelques pas du centre.

 

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