Église Saint-Victor: les paroissiens votent pour la fermeture

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Après quelques mois de tergiversations, c’est maintenant officiel. Les paroissiens de Saint-Victor ont décidé de mettre la clé sous la porte et d’entériner la fermeture de leur église.

Une réunion a été tenue le 12 mai dernier, au cours de laquelle 41 personnes ont voté pour la fermeture, sept contre et trois se sont abstenues.

«Ce n’est pas une décision qui a été facile à prendre, avoue Roger Dufresne, administrateur paroissial à Saint-Victor. Par contre, les gens ont fait le meilleur choix, dans le contexte actuel.»

Aux prises avec une dette de plus de 200 000 $ et des travaux à faire de l’ordre de 200 000 $, les revenus ne sont tout simplement pas au rendez-vous. Les frais mensuels, seulement pour payer les quelques employés et acquitter les frais fixes, sont de l’ordre de 10 000 $.

Les revenus tirés des activités de bingo et de la location des salles ne sont plus au rendez-vous. Ils ont littéralement fondu pour ne pas dire qu’ils sont devenus pratiquement inexistants.

«Dans les bonnes années, le bingo assurait des revenus de 150 000 $ par année. Cela fait belle lurette que ce n’est plus le cas. Les changements de réglementation (cigarette, permis, baisse de popularité, etc.) ont plombé notre source principale de revenus», estime l’administrateur paroissial.

Le nombre de fidèles est lui aussi à la baisse. Les messes attirent au total chaque semaine de 70 à 80 personnes. La pratique religieuse rejoint de moins en moins de gens dans plusieurs églises du Québec et Saint-Victor ne fait pas exception.

«Nous avons tout tenté. Les paroissiens se sont donc résignés et n’ont pas eu d’autres choix. Ils ont opté pour la solution la plus réaliste», ajoute M. Dufresne.

À compter du 30 juin, les paroissiens de Saint-Victor devront se tourner vers l’église Sainte-Claire (la plus près) ou toute autre église du quartier pour assister à la messe.

Vente ou démolition?
Présentement, difficile de dire avec certitude le sort qui sera réservé à l’église après sa fermeture. Vente du terrain, statu quo, signature d’un bail emphytéotique pour un projet particulier ou encore démolition du bâtiment du 2505, de la rue Hector, toutes les options sont sur la table.

«Le conseil de la Fabrique se penchera sur le sujet dans les prochains mois. Après une analyse détaillée, nous prendrons les décisions les plus appropriées», mentionne M. Dufresne.

Située en milieu résidentiel, à proximité d’une frange commerciale locale, l’église pourrait bien être convoitée par des promoteurs immobiliers.

Des projets résidentiels sont en construction dans le secteur et l’achat du site par un promoteur pourrait s’inscrire dans ce développement.

Nous sommes loin d’une première pelletée de terre, si telle est l’avenue privilégiée par les administrateurs de l’église Saint-Victor, puisque le gouvernement du Québec doit d’abord donner son approbation à la fermeture comme requise par la Loi sur les fabriques.

Ensuite, tout le processus législatif lié à l’octroi d’un permis de construction s’échelonne sur des mois, sans compter les délais pour l’achat proprement dit du site et les négociations qui entourent ce type de transaction, de même que l’élaboration d’un projet, etc.

Il risque de s’écouler plusieurs mois avant qu’un projet de remplacement ne vienne donner une nouvelle vie au 2505, de la rue Hector.

 

 

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