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Recrudescence des graffitis dans MHM

Photo: Archives TC Media

L’enlèvement des graffitis dans Mercier – Hochelaga-Maisonneuve (MHM) sera dorénavant effectué par le Groupe RNet, plutôt que par l’organisme communautaire Y’a quelqu’un l’aut’bord du mur (YQQ). L’entreprise ne devrait pas chômer puisque le phénomène est en recrudescence dans l’arrondissement et que de nouveaux graffitis ont fait leur apparition dans divers secteurs de l’arrondissement.

«Il y a une augmentation du nombre de graffitis. Le secteur le plus touché est celui de Hochelaga. On y retrouve 75 % des graffitis de l’arrondissement, mais la situation n’est pas encore hors contrôle», constate sur le terrain Pauline Picotin, directrice de YQQ et responsable de l’enlèvement des graffitis dans l’arrondissement depuis 2003.

Difficile d’expliquer pourquoi, ça semble être un phénomène cyclique. Elle est toutefois d’avis qu’il ne faut pas baisser la garde, mais plutôt poursuivre les initiatives qui ont permis d’obtenir de bons résultats dans le passé.

Par exemple, depuis quelques années, les ruelles vertes se multiplient dans MHM. Les gens prennent soin de leur espace et cela a un effet dissuasif sur les graffiteurs. Plusieurs endroits restaurés sont maintenant exempts de graffitis.

Même chose quand des projets de murales voient le jour ou que les jeunes ont accès à des murs légaux pour s’exprimer et créer leurs propres oeuvres. L’arrondissement compte d’ailleurs une quarantaine de murales sur son territoire.

«Le beau appelle le respect, croit Réal Ménard, maire de MHM. Il y a plusieurs façons d’intervenir, mais quand les gens s’approprient leur quartier c’est définitivement un gage de succès.»

En 2013, YQQ avait nettoyé l’équivalent de 18 000 mètres carrés de graffitis, alors qu’en 2014 ce nombre est passé à 9500 mètres carrés.

Cette année, l’arrondissement consacrera environ 80 000 $ à l’enlèvement des graffitis. Un budget de 20 000 $ pour des interventions ponctuelles sur les bâtiments publics de l’arrondissement est également prévu. Un montant comparable aux années antérieures.

«C’est une somme qui permet de ne pas perdre le contrôle, estime Mme Picotin. Il faut toutefois prévoir d’autres initiatives, car enlever les graffitis ce n’est pas suffisant. Il faut faire de la sensibilisation, tenir des ateliers avec les jeunes dans les écoles et les parcs, faire de la prévention par la plantation de végétaux et la réalisation de murales. Ce que nous faisions à YQQ. Ça prend différentes mesures pour obtenir des résultats durables.»

Une approche encouragée par le sociologue Louis Jacob, qui s’est penché sur l’analyse du projet de YQQ, entre juin 2004 et novembre 2006.

«On l’a vu, le projet de YQQ par un ensemble cohérent de mesures de prévention, de sensibilisation, de nettoyage et d’embellissement, tend manifestement à favoriser la qualité du cadre de vie dans le quartier, et ce, dans plusieurs dimensions qui touchent spécifiquement les jeunes (employabilité, insertion sociale, estime de soi) et tous les citoyens (sentiment d’appartenance, confort, sécurité, amélioration de l’environnement urbain), écrit-il dans son rapport d’évaluation.

«En matière de graffitis, nous sommes conscients qu’il faut agir rapidement, indique M. Ménard. Nos ressources financières ne sont pas illimitées, mais nous prenons le dossier au sérieux.»

 

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