Arrêté par les patrouilleurs du CN, il porte plainte

Photo: Collaboration spéciale

Un citoyen vient de déposer une plainte en déontologie à l’endroit de deux patrouilleurs du Canadien National (CN) pour l’utilisation de force abusive à la suite d’une arrestation survenue le 27 août dernier, vers 21h, dans le secteur des rues Dubuisson et Lebrun.

Vers 18h, un résident excédé par le sifflement des trains, Sylvain (dont le nom de famille est volontairement omis pour conserver son anonymat), interpelle des patrouilleurs du CN à bord de leur véhicule le long de la voie ferrée. La discussion dégénère et l’un des employés de la compagnie ferroviaire ordonne au citoyen de quitter les terrains du CN, ce qu’il fait tout en récitant plusieurs blasphèmes.

Quelques heures plus tard, vers 21h, alors que le train circule cette fois vers l’est, toujours accompagné des deux mêmes patrouilleurs, Sylvain sort de chez lui et se dirige à nouveau vers les patrouilleurs.

À son arrivée à la hauteur du camion des employés, on entend par le biais d’une vidéo l’un d’entre eux lui dire de «décâlisser», sous les yeux stupéfaits des voisins de Sylvain. Les patrouilleurs décident de procéder à son arrestation.

Les événements se déroulent à la vitesse accélérée. Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont appelés en renfort et débarquent à plusieurs voitures. Sylvain est maintenu au sol par les patrouilleurs du CN qui lui passent les menottes. Les agents du SPVM calment les résidents qui assistent à la scène, pendant que les patrouilleurs du CN poursuivent leur intervention.

Éraflures et maux à l’épaule
«Depuis les événements, j’ai mal à l’épaule et j’ai quelques éraflures sur le corps. Je ne crois pas que les patrouilleurs avaient à agir ainsi à mon endroit», témoigne le plaignant.

Une fois menotté, le citoyen est amené dans le stationnement d’un supermarché de la rue Notre-Dame, à environ un kilomètre des lieux de la scène par les patrouilleurs du CN, pour lui lire ses droits. On l’avise qu’il recevra sa comparution par la poste. Le tout sous l’œil observateur d’un agent du SPVM situé non loin.

Les patrouilleurs du CN laissent Sylvain sur place, qui doit alors revenir par ses propres moyens à la maison, de raconter le plaignant en compagnie de témoins de l’incident.

«La scène est surréaliste, de dire Daniel, un voisin qui a assisté au déroulement des événements. Je ne comprends pas pourquoi cinq à six voitures de police du SPVM se retrouvent sur place. Sylvain n’est pas un criminel, il n’a que discuté avec des patrouilleurs du CN et le ton a monté lors des échanges verbaux.»

À la suite de son arrestation, Sylvain a décidé de porter plainte à l’endroit des patrouilleurs. Il estime qu’ils ont utilisé une force abusive lors de leur intervention.

Un enquêteur du CN a été délégué au dossier. Il s’est déplacé pour prendre en note la déposition du plaignant et rencontrer des témoins de l’arrestation.

Quelques minutes avant que TC Media ne discute avec les témoins et le plaignant, il était toujours sur place à examiner les lieux de la scène.

«L’enquêteur nous a dit que le processus était indépendant. Nous avons à compléter quelques détails, mais les démarches suivent leur cours», explique Sylvain.

Au moment de mettre en ligne, la plainte a été officiellement déposée auprès du service déontologique du CN et les appels auprès de l’entreprise sont demeurés sans réponse.

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