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Un travail et un retour aux études pour des jeunes «en détresse»

Vingt jeunes ont participé à ce projet-pilote «Voie d'accès». Photo: FELIX O.J. FOURNIER TC MEDIA

Un an après le lancement d’un projet pilote visant à aider une vingtaine de jeunes de Montréal-Nord à sortir de la rue, 18 participants ont trouvé un emploi ou effectué un retour aux études.

«Être enfin entendu, ça fait vraiment du bien», sourit Georges (prénom fictif). Plus d’un an après avoir participé à une pétition signée par une quarantaine de jeunes nord-montréalais désirant «travailler et sortir de la rue» et remise au cours de l’automne 2015 à l’ex-maire Gilles Deguire, le jeune homme de 21 ans paraît revivre.

Comme la plupart des participants à ce projet intitulé Voie d’accès, Georges a connu auparavant «des petits problèmes» avant un passage en cour. «On se débrouillait pour avoir de l’argent mais, vraiment, on avait cette volonté d’avoir un bon et honnête train de vie», reprend l’intéressé, qui termine à présent des études en mécanique automobile.

Alors que deux jeunes ont abandonné au cours de ce projet pilote, 18 jeunes ont trouvé un emploi ou repris leurs études. Des formations en construction, sécurité, mécanique de véhicules lourds ont notamment été proposées.

«Ces jeunes étaient en détresse»
Permettre une reprise des études ou trouver un emploi stable à ces jeunes munis d’antécédents judiciaires mais tannés de vivre d’activités illicites, tel était l’objectif d’Évolu-Jeunes et du Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Bourassa-Sauvé, partenaires de ce prometteur projet pilote débuté fin 2015.

Avec un taux de réussite de 90%, le bilan s’avère être «une grande réussite», clame Frantz Jean-Jacques, directeur d’Évolu-Jeunes, un organisme qui travaille quotidiennement avec ces jeunes en difficulté, apporte des conseils juridiques «afin de régler leurs soucis», avant de les référer au CJE.

Ce dernier est ensuite chargé de mettre en place des ateliers, rencontres et activités avec les participants. «Ces jeunes étaient en détresse», explique l’intervenante du CJE Sarah Choukroun, qui les a rencontrés quatre fois par semaine, organisant parfois des visites dans différentes entreprises de l’île, avant de les amener à achever leur Secondaire 5, puis à débuter des formations professionnelles.

«Il leur manquait un accompagnement et lorsqu’ils ont vu que des démarches progressaient, on a senti une étincelle, de l’espoir», reprend-elle.

«On ne se sent plus inutile»
Pour garder la motivation de ces jeunes intacte, une prime de 100$ par semaine a été versée à ceux ne touchant aucune aide sociale. Les tickets de transport ainsi que les frais de scolarité ou de fournitures ont également été payés par des fonds destinés à ce projet.

«On ne voulait pas qu’ils décrochent, explique Bouchra Klaoua, directrice du CJE. La plupart se sous-estimaient. Ils se disaient bons à rien, incapables. On a essayé de les remotiver, d’avoir une stabilité dans leur vie privée, de ne pas lâcher.»

Cette approche positive a touché Samuel Gaul. Découragé par l’école, le jeune homme avait opté quelques années plus tôt pour un travail dans un dépanneur. Mais à 23 ans, il voulait se reprendre en main.

«Ce support est très important. Maintenant, on ne se sent plus inutile, on se sent écouté. Si on a des soucis, on peut en parler. Moi, je veux une autre vie, des enfants un jour, un meilleur salaire et faire ce que j’aime», indique celui qui rêve de devenir charpentier-menuisier.

Fort de son «succès», ce projet Voie d’accès a d’ores et déjà été renouvelé pour 2017.

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