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Les 50 ans du tournoi de hockey Atome-Junior de Montréal-Nord racontée par un bénévole

Martin Brodeur, Michael Bossy et Vincent Damphousse : bénévole depuis 47 ans pour le plus vieux tournoi de hockey atome de la province, le tournoi de Montréal-Nord, Gilles Fréreault en a vu passer plusieurs petits garçons qui sont devenus des joueurs marquans de l’histoire.

Chaque année, M. Fréreault voit passer des jeunes qui se démarquent, mais celui qui l’a le plus impressionné est un certain Mario Lemieux, alors âgé de 7 ans. Lors de son passage au tournoi de Montréal-Nord en 1973, Lemieux jouait pour les Hurricanes de Ville-Émard.

« Il mesurait une tête de plus que les autres joueurs, se souvient le doyen des bénévoles du tournoi. C’était tout un phénomène. Je me souviens l’avoir vu sortir du banc des punitions, recevoir une passe de son défenseur et lancer directement dans le but à partir du milieu de la patinoire. Il était tellement fort que le monde dans les gradins le huait. »

Au-delà de la chance de voir de grandes vedettes à leur début, c’est l’amour des jeunes et du hockey qui ont motivé M. Fréreault à s’investir dans le hockey mineur. L’homme qui a eu une enfance difficile, éloignée de son père après la mort de sa mère, y a vu une façon de donner aux jeunes ce qu’il n’avait jamais eu.

Le doyen des bénévoles du tournoi

En 1967, le tournoi Atome de Montréal-Nord n’en était qu’à sa troisième année lorsque M. Fréreault a commencé à y travailler en tant que bénévole. L’entraîneur de l’équipe de la paroisse Saint-Vincent s’occupait alors de l’accueil des joueurs, un travail qu’il adorait. Il se souvient du local derrière la salle du conseil de l’Hôtel de Ville qui était remplie d’enfants affamés attendant leur poulet BBQ avec impatience.

À l’époque, les jeunes jouaient trois parties durant le tournoi. Jusque dans les années 1980, les joueurs qui venaient de l’extérieur de Montréal-Nord étaient hébergés chez leurs adversaires, une bonne façon de cultiver l’esprit sportif. Certaines familles accueillaient jusqu’à trois enfants d’équipes différentes.

« Les familles amenaient les enfants glisser, visiter le Jardin botanique ou prendre le métro. Il y avait des enfants qui n’étaient jamais venus à Montréal », explique-t-il.

Après une douzaine d’années, M. Fréreault est devenu directeur de l’aréna Fleury. Entre temps, le tournoi a pris de l’envergure et le nombre d’équipes a explosé.

Pendant les meilleures années du tournoi, les gradins étaient plein a craqués. Ils n’y avaient pas que les parents des joueurs qui venaient assister aux matchs. Durant les finales, les gens s’entassaient jusque sur le bord des bandes et certains pariaient sur les équipes gagnantes, se souvient M. Fréreault.

« On apportait notre lunch pour ne pas perdre nos places, raconte-t-il. C’était une vraie beauté de voir ça, tant il y a de jeunes. »

M. Fréreault estime que le tournoi a beaucoup perdu d’envergure depuis l’ajout de la catégorie junior au milieu des années 2000. Malgré cet ajout, le bénévole s’occupe uniquement des Atomes.

« Ce sont des jeunes adultes costeau qui font à leur tête, explique-t-il. Quand ça commence, ils sont polis, mais quand le “chiard” prend sur la glace, ce sont les bénévoles qui y goûtent parce qu’ils ne sont pas contents. À 73 ans, ça ne me tente pas de manger une tape sur la gueule. »

Malgré tout, M. Fréreault a l’intention de ne pas prendre sa retraite avant d’avoir fêté son 50e anniversaire de bénévolat.

« J’aime ça et les jeunes m’ont toujours tenu à cœur », conclut-il.

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