L’école Saint-Charles
L’école Saint-Charles peut être considérée comme une école de rang. Cette école possède plusieurs caractéristiques. La plupart des écoles de rang étaient construites en bois. Un poêle à bois en fonte réchauffait les pièces en hiver. À l’écart, attenante à l’école, il y avait souvent un hangar ou une remise à bois. À l’époque il n’y avait pas d’électricité. La lumière du jour était de mise. Lorsque l’institutrice habitait l’une des pièces de l’école, pour s’éclairer, elle se servait d’une lampe à l’huile, au besoin. Jusqu’en 1900, les tables et les sièges des écoliers étaient faits de longs panneaux de bois taillés à la hache et alignés en rangées. Ce n’est qu’au tournant du XXe siècle que sont apparus les pupitres manufacturés.
Selon les témoignages recueillis à Montréal-Nord, pour se rendre à l’école il fallait marcher et, lorsqu’il faisait tempêtes, les écoliers devaient partir tôt. Les garçons et les filles partageaient la même classe, de la première à la septième année. L’institutrice devait être un modèle de dévouement et de vertu.
Né en 1889 à Snigoll à Clermont, Laure Gaudreault fut reconnue comme l’une des plus dignes représentantes des institutrices rurales au début du XXe siècle. Ses études terminées à l’École Normale de Laval, de Québec, elle est devenue institutrice, à l’âge de seize ans, en 1906, à la paroisse des Éboulements, au salaire annuel de 125 $. Quelques années plus tard, elle a enseigné à sa paroisse natale de Clermont. En 1920, elle quitte Charlevoix pour le Lac St-Jean et reçoit annuellement 300 $. Puis, elle entreprend une carrière de journaliste au Progrès du Saguenay où elle rédige des chroniques à l’intention de l’enseignante. Elle revient à l’enseignement en 1936. Elle regroupe au sein d’une association, les institutrices rurales du Québec. La fondation a lieu le 2 novembre 1936 et regroupe près de 600 enseignantes. En 1937, elle en est la présidente et se consacre entièrement au développement de la Fédération.Pendant plus de vint ans, elle défendra avec acharnement les droits des institutrices. Elle sera une pionnière du syndicalisme dans le monde de l’enseignement et sera l’une des participantes à la fusion des associations d’enseignants et enseignantes sous le nom de Corporation des instituteurs et institutrices catholiques du Québec, mieux connu sous le sigle CIC.
En 1961, elle se préoccupe du sort des retraités de l’enseignement et fonde une association de tous les retraités de l’enseignement du Québec, regroupement qui est devenu, en 1977, l’Association des retraités et des retraitées du Québec, mieux connu sous l’acronyme de l’AREQ.
Jadis à l’école Saint-Charles
Les commissaires d’écoles demeuraient responsables de la seule école élémentaire, Saint-Charles. Les élections eurent lieu puis ils engagèrent l’institutrice et ils assumèrent la responsabilité de l’entretien de la petite école de bois. En 1906, les commissaires firent l’achat d’une fournaise afin de chauffer convenablement l’école, une corde de bois, du charbon et des ustensiles. La table, remisée dans le grenier du hangar de l’école, dut être coupée pour servir de bois de chauffage. Pour bien passer l’hiver, l’institutrice, Mademoiselle Henri, mit le 5 septembre, une vache et de la nourriture dans le hangar de l’école ! Le 8 mai 1909, les commissaires demandèrent au président, Hormidas Paquette, de faire creuser un puits afin de fournir de l’eau à l’école. Le 25 juillet 1911, Joseph-Aumand Cadieux fut nommé le nouveau secrétaire-trésorier en remplacement d’Éphrem Corbeil.